mercredi 10 avril 2024

IMMIGRATION ET LOGEMENT SOCIAL : LES CHIFFRES INÉDITS ! ( OID-FONDAPOL )

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Observatoire de l'immigration et de la démographie

Lettre d’information n°41 du mercredi 10 avril 2024

L’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) est une structure d’étude et d’information relative aux évolutions démographiques et migratoires, destinée aux décideurs ainsi qu’à l’ensemble des citoyens intéressés par ce sujet.

Nous apportons une vision rationnelle et dépassionnée au débat public, en puisant aux meilleures sources disponibles : statistiques publiques, travaux de chercheurs spécialisés, analyses juridiques.

Votre point d'information hebdomadaire sur l'immigration et la démographie

  • Immigration et logement social : retrouvez l'étude-événement du préfet Michel Aubouin pour l'OID et la Fondapol
  • Focus | L'immigration marocaine en France : 1ère bénéficiaire des nouveaux titres de séjour, malgré les difficultés d'intégration
  • International | Royaume-Uni : la part de la population née à l'étranger dépasse désormais celle constatée aux États-Unis

Immigration et logement social : retrouvez l'étude-évènement du préfet Michel Aubouin pour l'OID et la Fondapol

Le sujet de l’immigration comme celui du logement occupent une large part des préoccupations politiques depuis plusieurs mois. 

C’est au croisement de ces deux thèmes que l’Observatoire de l’immigration et de la démographie vous propose une étude exceptionnelle, dans le cadre d’un partenariat inédit avec la Fondation pour l’innovation politique de Dominique Reynié : Les étrangers extra-européens et le logement social en France, un travail de recherche signé par le préfet Michel Aubouin, inspecteur général de l’administration, ancien directeur de l’accueil et de l’intégration des étrangers au ministère de l’Intérieur, spécialiste reconnu de la politique de ville et membre du conseil d'orientation de l'OID.


 
Le logement social « à la française » est marqué depuis quatre décennies par un accueil de plus en plus spécialisé des populations immigrées et issues de l’immigration récente. 
35% des immigrés au sens strict (c’est-à-dire des personnes nées étrangères à l’étranger) vivent aujourd’hui en logement social, soit un taux trois fois supérieur à celui des Français sans ascendance migratoire (11%).

Le préfet Aubouin met en lumière des données tout à fait frappantes, issues notamment des enquêtes de l’INSEE, qui montrent à quel point le rapport des immigrés au logement social varie très significativement selon l’origine des populations concernées, ainsi que le résume le graphique ci-dessous :
En proportion de leur volume total, les immigrés les plus nombreux à vivre en HLM sont ceux originaires d’Afrique sahélienne (principalement maliens) : 57% d’entre eux occupent un logement social, soit un taux cinq fois supérieur à celui des Français sans ascendance migratoire. 
De manière saisissante, les descendants de ces immigrés sahéliens sont encore plus nombreux à vivre en logement social que parmi la génération de leurs parents : ils sont 63% à occuper un HLM.

En nombre absolu, le groupe immigré le plus nombreux dans les HLM reste néanmoins celui des immigrés algériens : une moitié d’entre eux (49%) vit aujourd’hui dans un logement social en France, et c’est encore le cas de 44% de la deuxième génération d’origine algérienne.

A l’inverse, certaines catégories d’immigration sont fortement sous-représentées dans le système français de logement social.
 Seuls 14% des immigrés originaires d’Asie du Sud-Est vivent en logement social et à peine 8% des immigrés originaires de Chine – soit une part encore plus faible que celle des Français sans ascendance migratoire.

 
Cette étude-événement fait déjà l'objet d'une grande attention médiatique.
 Après son lancement exclusif dans Le Point actuellement en kiosques, le préfet Aubouin a notamment partagé son éclairage sur le plateau de CNews et dans les colonnes du Journal du Dimanche.
 Le Figaro a également consacré une recension détaillée à cette note inédite, par les données objectives qu'elle met en lumière comme par l'analyse nuancée qu'elle apporte sur cette base.
Cliquez sur l'image pour visionner l'entretien du préfet Aubouin sur CNews :

Retrouvez cette étude inédite en partenariat avec la Fondapol :
Note OID-Fondapol | « Les étrangers extra-européens et le logement social en France »

Focus | L'immigration marocaine en France : 1ère bénéficiaire des nouveaux titres de séjour, malgré les difficultés d'intégration

Ces dernières semaines, le ministre des Affaires étrangères et le ministre délégué au Commerce extérieur et à l'Attractivité se sont rendus successivement en visite au Maroc afin de renouer le dialogue avec le royaume chérifien, au terme d'une période de tensions diplomatiques inédites avec la France. 
L'occasion d'un retour sur l'immigration marocaine, son ampleur et ses enjeux d'intégration.

Un rapport présenté à l’Assemblée nationale par la députée Elisabeth Guigou en avril 2015 évaluait à 1,5 million le nombre de ressortissants marocains résidant en France, dont 670 000 binationaux.

 Il est très probable que cette estimation soit aujourd’hui fortement minorée par rapport à la réalité. 

 

En effet, ce stock a continué à croître de deux façons conjointes :

  1. L’accélération des flux migratoires en provenance du Maroc : les Marocains constituent depuis 2018 la principale nationalité bénéficiaire des titres de séjour nouvellement accordés, dépassant ainsi les Algériens (lesquels restent néanmoins les plus nombreux immigrés présents en France – lire la note de l'OID sur ce thème). 
  2.  Plus de 30 000 primo-titres leur sont octroyés chaque année, dont 36 340 en 2023. Ce nombre n’était que de 21 620 en 2011, soit une hausse de 68% en onze ans.
  3. La forte fécondité des immigrées marocaines en France : le démographe François Héran estimait que celles-ci avaient en moyenne 3,47 enfants par femme en 2014, contre 1,88 enfant pour les femmes non-immigrées… et seulement 2,4 enfants pour les femmes marocaines au Maroc. 
  4. Or l’article 6 du Code de la nationalité marocaine dispose qu’« est Marocain l’enfant né d’un père marocain ou d’une mère marocaine ».
Les Marocains sont également la première communauté bénéficiaire des acquisitions de la nationalité française, devant les Algériens et les Tunisiens, avec une grande stabilité d’une année à l’autre comme l'a souligné la Cour des comptes.

Pourtant, des signes de difficultés fréquentes d'intégration sont facilement identifiables :
 
  • 42,7% des Marocains de plus de 15 ans vivant en France étaient chômeurs ou inactifs (ni en emploi, ni en études, ni en retraite) en 2017, soit un taux trois fois plus élevé que celui des Français (14,1%) ;
  • Seuls 33,3% des Marocains de plus de 15 ans vivant en France étaient en emploi en 2017 contre 49,7% des ressortissants français ;
  • 45% des ménages immigrés marocains vivaient en HLM en 2018, soit 3,5 fois plus que les ménages non-immigrés (13%).
 
Autre signe d’intégration heurtée : 70% des femmes descendantes d’immigrés marocains en France épousent un conjoint marocain ou d’origine marocaine, soit le taux d’endogamie le plus élevé après celui des Turques (lire l'analyse de l'OID sur l'isolat turc).
Retrouvez toutes les sources et les données détaillées dans notre note de synthèse sur l'immigration marocaine en France :
NOTE OID | « L'immigration marocaine en France »

International | Royaume-Uni : la part de la population née à l'étranger dépasse désormais celle constatée aux États-Unis

The Economist a révélé le 21 mars dernier que la proportion de résidents nés à l'étranger est aujourd'hui plus importante au Royaume-Uni qu'aux États-Unis. 
 
Un habitant sur six a commencé sa vie dans un autre pays, soit un record historique très large.

Par ailleurs, selon le Home Office (ministère britannique de l'Intérieur) : 3,4 millions de visas d'entrée ont été accordés en 2023, soit 20 % de plus qu'en 2022 et 7 % de plus qu'avant le début de la pandémie de COVID-19. 58% de ce total est constitué de visas de visiteurs. Toutefois :
 
  • 337 240 visas de travail ont été accordés à des demandeurs principaux en 2023, soit 26 % de plus qu'en 2022 et près de deux fois et demie plus qu'avant la pandémie en 2019. Alors que les visas de « travailleur qualifié » sont restés stables l'année dernière (-1 %), les octrois de visas de « travailleur qualifié - santé et soins » ont presque doublé (+91 %) pour atteindre 146 477, en grande partie grâce au « personnel soignant et aides à domicile » qui représentait 89 236 octrois en 2023
  •  
  • Par ailleurs, 279 131 visas ont été accordés aux personnes à charge de personnes ayant obtenu un visa de travail, soit 80 % de plus qu'en 2022, en raison de l'augmentation du nombre de visas accordés aux travailleurs du secteur de la santé et des soins, les personnes à charge ayant bénéficié de ce type de visa représentant 73 % de l'ensemble des visas de travail accordés aux personnes à charge.
                       
Source : Home Office (ministère britannique de l'Intérieur).
 
Concernant les chiffres du droit d'asile dans le pays :
 
  • Il y a eu 67 337 demandes d'asile (concernant 84 425 personnes) au Royaume-Uni en 2023, soit 17 % de moins qu'en 2023.
  • En 2023, 74 172 décisions initiales ont été prises sur des demandes d'asile, soit près de 4 fois plus qu'en 2022.
  • Un peu plus des deux tiers (67 %) des décisions initiales en 2023 ont été des octrois – une proportion plus faible que les trois quarts (76 %) accordés en 2022. 62 336 personnes ont obtenu le statut de réfugié ou une autre protection à la suite d'une demande d'asile en 2023 ; il s'agit du nombre le plus élevé de personnes à qui l'asile a été accordé depuis le début des enregistrements (en 1984), en raison de la combinaison d'un taux d'octroi élevé et de volumes importants de décisions prises.





 
 
 
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