dimanche 21 avril 2024

UNE JOURNALISTE ( COURAGEUSE ) A DÉCOUVERT QU'IL Y A BIEN DES PASSERELLES ENTRE L' ISLAMISME ET L' EXTRÊME-GAUCHE !

 


REVUE DE PRESSE !

Pauline Condomines (Livre Noir) : « Il y a bien des passerelles entre l’extrême gauche et l’islamisme et c’est ce que j’ai découvert lors de mon enquête »

 [Interview]

Elle s’appelle Pauline Condomines

 Elle est journaliste, et fait également partie de cette catégorie de femmes particulièrement courageuses qui n’entendent pas plier face au politiquement correct, face aux censeurs, face à ceux qui entendent détruire notre société de fond en combles.

Elle vient de livrer une enquête, modèle de journalisme, pour la revue Livre Noir.  

Une enquête après avoir infiltré des milieux dont vous allez voir la porosité, si vous vous procurez ce magazine en kiosque (ou sur abonnement, ici).

Depuis plusieurs années maintenant, l’extrême gauche s’enhardit dans le silence.

 Les antifas les plus violents, les éco-activistes les plus virulents et les pro-Palestine flirtant avec l’apologie du Hamas sont encore trop méconnus, trop peu médiatisés : il s’agit de changer la situation. 

 

Alors, durant plusieurs mois, Pauline Condomines a infiltré cette galaxie, s’est rendue  aux réunions, a participé aux actions, s’est rendue dans des ZAD ou au milieu des manifestations pour gagner la confiance des membres de ces associations.

 

 Ce qu’elle a découvert doit être su, doit être lu.

Violence décomplexée, destruction de bâtiments publics, manipulation des migrants ou islamistes en liberté : l’extrême gauche se permet tout.

 Pourtant, parce qu’elle n’est pas connue, parce qu’elle est moins surveillée, parce que la Justice ne la punit pas, elle agit impunément.

« Dans cette grande enquête de 176 pages, nous avons souhaité adopter une démarche rigoureuse : la grande majorité des faits ont été enregistrés, des preuves matérielles ont été accumulées, et tout cela pour pouvoir résister demain à d’éventuels procès.

 Nos journalistes ont participé activement à de nombreuses actions, parfois violentes, organisées par ces groupes ; à des assemblées générales, des réunions de préparations, des formations, ou encore des actions activistes, allant jusqu’à vivre parfois chez eux et parmi eux, dans des ZAD » indique la rédaction de Livre Noir.

 

Voici la liste des associations d’extrême-gauche infiltrées : 
– Urgence Palestine : ceux qui veulent éradiquer Israël
– Soulèvements de la Terre : écolos, inclusifs et hors-la-loi
– Dernière Rénovation : comment les éco-activistes manipulent le droit
– Collectif Sans-Papiers XXe : quand l’extrême gauche exploite les clandestins
– Collectif anti-CRA : brûler les centres de rétention
– AG Féministe Paris-Banlieue : le féminisme au service du Hamas

 

Pour évoquer cette enquête, nous avons interrogé pour vous Pauline Condomines.

PS : on vous invite à acheter ou à vous abonner à Livre Noir, qui fait de l’excellent travail.

 

Breizh-info.com : Pouvez vous vous présenter à nos lecteurs ? 

Je m’appelle Pauline Condomines, je suis journaliste à Livre Noir dans le pôle investigation. 

Je viens de réaliser une enquête en immersion de 6 mois dans l’extrême gauche pour le dernier numéro de notre magazine :« Infiltrée au cœur de l’extrême gauche ».

 

Breizh-info.com : Qu’est ce qui vous a amené au journalisme…et à Livre Noir ?

Pauline Condomines : J’ai commencé ma carrière de journaliste à Livre Noir, en envoyant une candidature spontanée pour un stage en 2023 dans le cadre de mes études en journalisme et je suis restée par la suite.

 Ce qui m’a plu dans ce média c’est la volonté de faire du journalisme d’impact, d’aller chercher les sujets sur le terrain avec audace.

Notre directeur de la rédaction, Erik Tegner, a par exemple été le premier journaliste français à se rendre à Lampedusa lors de la crise migratoire en septembre 2023. 

Il y a découvert que les migrants en transit faisaient le voyage pour des raisons économiques, une réalité contraire au discours qui était alors diffusé par les ONG sur place.

C’est cet esprit audacieux qui a amené mon équipe à me faire confiance pour cette longue infiltration, qui représentait un pari risqué.

 J’ai eu la chance d’être encouragée par tous mes collègues pour réaliser ce travail, car je ne pourrais pas dire que je n’ai jamais eu de doutes au cours de cette immersion.

 

Breizh-info.com : Vous êtes l’élément central du dernier numéro de la revue, du fait de votre infiltration dans les sphères d’extrême gauche et islamistes.

 Quelle est la genèse de ce projet ?

Pauline Condomines : Tout a commencé en avril 2023, lorsque je me suis aperçu qu’une école désaffectée du XVIème arrondissement de Paris était occupée par l’association pro-immigration Utopia 56.

 Cette dernière y logeait des migrants clandestins qu’elle qualifiait de « Mineurs non accompagnés ».

 Mue par une véritable curiosité, celle de connaître réellement le profil des migrants pris en charge, je me suis enrôlée volontairement dans l’association Utopia 56.

J’ai découvert que les fameux MNA étaient en réalité des clandestins dont la demande de reconnaissance de minorité avait été refusée par la justice.

 Mais au cours de cette infiltration, j’ai surtout été intéressée par le profil des bénévoles ainsi que leurs méthodes.

 De nombreux étudiants de sciences po enrôlaient les clandestins en manifestations et les contraignaient à passer la nuit devant l’Hôtel de ville de Paris pour demander des logements, en justifiant cette pratique car elle servait « la cause ».

Cette première expérience de terrain ne m’a pas laissée indifférente et m’a encouragée à poursuivre dans cette voie. 

Effectivement, il semble que les médias de gauche fassent de la rétention d’informations en ce qui concerne tous ces groupuscules. 

J’ai donc persévéré dans ce travail d’infiltration pendant six mois. 

L’objectif était de décrire l’environnement et le profil des militants, leurs méthodes, leur idéologie, la façon dont ils peuvent profiter du système, l’exploitation qu’ils font des migrants et enfin leur violence.

 

Breizh-info.com : Quels sont les groupes que vous avez infiltrés ? 

Etait-ce facile à mener, de l’intérieur ? Progresse-t-on rapidement dans la hiérarchie, si hiérarchie il y a, de ces groupes ?

Pauline Condomines : J’ai intégré de nombreux groupes. 

J’ai été très impliquée dans le groupe Urgence Palestine, un collectif pro-Hamas, antisémite et violent.

 Je me suis rendue dans les collectifs écologistes radicaux, comme les Soulèvements de la Terre qui se sont fait connaître lors des affrontements de Sainte-Soline en mars dernier. 

J’ai aussi milité à Dernière Rénovation, devenue Riposte Alimentaire, un collectif qui bloque les routes et qui jette de la soupe sur des œuvres d’art. 

J’ai participé avec eux notamment à une action de blocage devant l’Assemblée nationale. 

J’ai même intégré la Zad de l’A69, dans laquelle des militants qui se surnomment les « écureuils » ont investi des arbres pour empêcher leur abattage, sur le tracé de la future autoroute… jusqu’à dormir moi-même dans un arbre de la Zad.

J’ai été dans un groupe pro-immigration qui s’appelle le « collectif de sans-papiers du vingtième arrondissement », j’y allais tous les mardis au soir pour aider les militants. 

J’ai aussi participé aux actions de l’AG Féministe Paris-banlieue, un groupuscule féministe radical qui organise des réunions interdites aux « hommes cisgenres ». 

J’ai côtoyé des groupuscules anarchistes qui projettent de brûler les centres de rétention où sont retenus les clandestins expulsables. 

J’ai été dans une association nommée « Outrans » qui organise des groupes de parole avec des enfants qui se pensent transgenres pour les convaincre de faire une transition médicamenteuse.

 Enfin, j’ai même passé un peu de temps dans des réunions organisées par le collectif antifasciste « La Horde » dont la spécialité est de cartographier les mouvements et personnalités « d’extrême droite ».

 

Ce n’était pas simple, au début, lorsque je ne connaissais pas les codes et la façon de passer inaperçue dans ces groupes.

 Mais j’ai finalement profité de la culture de l’anonymat qui règne dans ces collectifs pour les intégrer, à force d’initiative.

 Dans les groupuscules, beaucoup de gens ont des « pseudo » pour ne pas être identifiés.

 D’une manière générale, les militants sont très nombreux et vont et viennent dans les groupes. 

Tout cela m’a facilité la tâche.

Je parlerai de degré de confidentialité plutôt que de hiérarchie. Cela dépend des groupes.

 Chez les Soulèvements de la Terre, par exemple, la dissolution prononcée par Gérald Darmanin l’année dernière et annulée par la suite par le Conseil d’État a rendu les militants plutôt paranos.

 Le mouvement se décompose en une multitude de petits groupes cloisonnés et certains ont si peur d’être infiltrés que cela décourage les nouveaux venus.

 Chez Urgence Palestine, le niveau de sécurité était moindre, car il s’agissait d’un groupe récent, créé à la suite du 7 octobre et peu touché par la répression malgré ses actions violentes. 

 C’était donc plus facile pour moi de me faufiler dans des groupes restreints avec un fort degré de confidentialité.

 J’ai ainsi été le témoin direct de l’organisation d’une agression par leaders de ce groupe.

 

Breizh-info.com : Quels sont les faits qui vous ont le plus marqué durant ces mois en infiltration ? N’est-ce pas difficile, humainement, de s’attacher à des gens que l’on sait que l’on trahira par la suite d’une certaine façon ?

Pauline Condomines : Beaucoup de choses m’ont marquée, en bien comme en mal. 

J’ai passé de bons moments avec les militants de Dernière Rénovation ou même dans la Zad, même si 24h sur place était le maximum que je puisse accomplir.

 J’ai aussi connu des moments de peur, lorsque par exemple, dans le collectif Urgence Palestine, les militants étaient persuadés qu’ils étaient infiltrés car une capture d’écran d’une de leurs discussions avait fuité sur Twitter. 

À ce moment-là, lors des réunions, tout le monde se regardait en chien de faïence, les nouveaux étaient interrogés sur leurs motivations et un climat de suspicion régnait. 

Sachant que certains militants pouvaient être très violents, cela n’était pas pour me rassurer.

 Dans ce genre de moment, un simple regard un peu insistant de la part d’un militant peut vous faire paniquer.

Il faut comprendre que ce n’est pas parce qu’on enquête sur quelqu’un et qu’on dénonce certaines choses qu’il fait qu’on est opposé à cette personne humainement. 

Évidemment, je me suis posé beaucoup de questions, je devais me mettre à la place des autres pour m’immerger, il y avait un aspect un peu schizophrénique dans tout cela. 

Certains militants m’ont touchée au cours de cette infiltration, notamment les écolos qui sont souvent sincèrement engagés dans leur lutte.

L’infiltration est un mode de journalisme compliqué, mais j’y ai été en quelque sorte obligée car la presse de gauche ne fait pas son travail et ces groupuscules ne parlent pas à la presse de droite.

 J’ai toujours cherché à sélectionner les informations d’intérêt général pour les publier dans mon article, certaines choses qui touchent à la vie privée des militants ou qui ne sont pas pertinentes n’ont assurément pas été retranscrites. 

J’ai aussi tenu à maintenir des lignes rouges à ne pas franchir, en refusant d’instrumentaliser mes relations avec les gens pour avoir des informations.

 D’une manière générale, je suis une personne discrète et j’ai essayé de me faufiler partout comme une petite souris, sans me mettre en scène outre mesure en tant que militante.

 

Breizh-info.com : On parle souvent « d’islamo-gauchisme ». Y’a-t-il réellement des passerelles entre ces deux mouvances, qui pourtant ne semblent pas avoir grand chose en commun idéologiquement ?

Pauline Condomines : C’est justement ce qui m’a permis de naviguer entre tant de groupes en aussi peu de temps. 

Il y a bien des passerelles entre l’extrême gauche et l’islamisme et c’est ce que j’ai découvert lors de mon enquête.

 À travers le collectif Urgence Palestine, que j’ai infiltré, j’ai pu observer de mes yeux l’alliance entre des militants marxistes du NPA, de Révolution Permanente, ou des féministes radicales avec des militants islamistes. 

Elias d’Imzalène, militant néo-salafiste fiché S en 2021 pour islamisme, est un des leaders du collectif et il s’en sert pour militer pour la réautorisation du port du voile à l’école.

 Si j’ai pu participer à des réunions avec cet islamiste, c’est bien parce qu’il y a aujourd’hui une alliance entre l’extrême gauche et les agents de l’islam politique.

Un militant marxiste expliquait même, en évoquant la Palestine, qu’il fallait s’unir temporairement aux forces du Hamas pour « libérer la Palestine » (c.-à-d. éradiquer Israël) puis cesser l’alliance avec ce parti réactionnaire pour achever la révolution du prolétariat.

 L’alliance est donc pensée et assumée chez certains militants d’extrême gauche.

Breizh-info.com : Depuis la sortie de Livre Noir, vous êtes particulièrement exposée.

 Menacée également. Comment allez-vous procéder désormais pour continuer votre travail d’investigation ?

Pauline Condomines : Si je suis menacée aujourd’hui c’est parce que j’ai tenu à révéler mes enquêtes à visage découvert. 

On n’a pas à avoir honte d’être journaliste et de livrer des informations sur des groupes qui veulent porter atteinte à l’intégrité de notre pays. 

 Je suis ravie que le succès ait été au rendez-vous car je suis convaincue que les informations décrites dans notre magazine doivent toucher un maximum de personnes.

Le journalisme de terrain, d’enquête me tient à cœur, il est à la fois utile et passionnant et il reste une infinité de sujets à explorer. 

L’enquête est une pierre qui manque à l’édifice des médias de droite aujourd’hui.

 Ceux-ci s’appuient sur du journalisme d’opinion principalement, ce que nous incarnons également chez Livre Noir. 

Mais il est impératif, parallèlement à cela, de construire une presse d’enquête sur le temps long. 

Afin de ne pas éternellement dépendre des médias comme Mediapart, en se contentant de commenter l’information qu’ils révèlent.

 C’est pour cela que le soutien du public est un enjeu vital pour nous, car ce que nous faisons est risqué, prend du temps et comprend une part importante d’inconnu.

C’est la raison pour laquelle je ne m’inquiète pas pour l’avenir parce qu’il y a un nombre incalculable de sujets à traiter et sur lesquels enquêter et j’ai une totale liberté pour le faire.

 Voir la VIDÉO :    https://www.youtube.com/watch?v=RfNi2NeNPQc&t=1s

 

Propos recueillis par YV

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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