lundi 22 avril 2024

L' UNION EUROPÉENNE FACE A UNE IMMIGRATION DE MASSE .......

 

8 millions de premières demandes d'asile ont été enregistrées dans l'UE depuis 2013


Cliquez ici pour ouvrir cet email dans votre navigateur
Observatoire de l'immigration et de la démographie

Lettre d’information n°42 du lundi 22 avril 2024

L’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) est une structure d’étude et d’information relative aux évolutions démographiques et migratoires, destinée aux décideurs ainsi qu’à l’ensemble des citoyens intéressés par ce sujet.

Nous apportons une vision rationnelle et dépassionnée au débat public, en puisant aux meilleures sources disponibles : statistiques publiques, travaux de chercheurs spécialisés, analyses juridiques.

Votre point d'information hebdomadaire sur l'immigration et la démographie

  • « Ces chiffres qui attestent de la surreprésentation des étrangers dans les vols et les violences » : notre tribune dans Le Figaro
  • Adoption du Pacte sur la migration et l'asile | Titres de séjour, demandes d'asile... Où en est l'Union européenne ?
  • Focus | Les Turcs en France : un « isolat » en croissance démographique, levier d'influence pour Ankara

« Ces chiffres qui attestent de la surreprésentation des étrangers dans les vols et les violences » : notre tribune dans Le Figaro

Parmi l’ensemble des sujets liés à l’immigration qui peuvent être considérés comme « sensibles » dans le débat public français, celui des interactions entre les flux migratoires et la délinquance tient sans conteste l’un des premiers rôles.

Des éléments objectifs existent pourtant, couvrant l’ensemble du territoire et une période aussi récente que l’an dernier. 

Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) a récemment publié un document intitulé Insécurité et délinquance en 2023 : une première photographie

Certaines de ses conclusions ont déjà retenu l’attention publique : « la plupart des indicateurs de la délinquance sont en hausse en 2023 », particulièrement concernant les atteintes aux personnes. 

Cependant, aucune analyse n'avait encore été réalisée sur la base de données détaillées mise en ligne par le SSMSI.

L'Observatoire de l'immigration et de la démographie s'y est attelé. Ce travail nous a permis d'établir des faits statistiques et des dynamiques notables, attestant de la surreprésentation de certaines populations étrangères dans la délinquance en France. 

Leurs conclusions sont résumées par Nicolas Pouvreau-Monti (directeur de l'OID) dans une tribune publiée il y a quelques jours dans Le Figaro.

 

Image
 
Extraits :

« En 2023, toutes infractions confondues, 17 % des mis en cause sont des ressortissants étrangers – hors binationaux –, soit une proportion plus de 2 fois supérieure à leur part dans la population générale telle que mesurée par l’Insee (7,8 %). 
Cette surreprésentation peut aller jusqu’à 4 à 5 fois cette part sur certaines catégories d’infractions, avec une forte croissance au cours des dernières années : les étrangers représentent 40 % des mis en cause pour vols dans les véhicules (22 points de plus qu’en 2016), 38 % pour les cambriolages (12 points de plus), 31 % pour les vols violents sans arme (10 points de plus). »

« Les étrangers ressortissants de pays d’Afrique – dont Maghreb et hors binationaux – représentent 3,5 % de la population de la France, selon l’Insee. Or ceux-ci comptent pour 39 % des mis en cause pour les infractions perpétrées dans les transports en 2023 (13 points de plus qu’en 2016), soit une surreprésentation par 11 au regard de leur poids démographique "normal". » 

« Les étrangers africains sont 17 fois plus présents parmi les mis en cause pour vols sans violence dans les transports que dans la population générale (60 % de l’ensemble des profils, 19 points de plus qu’en 2016), 14 fois plus pour les vols avec violence (50 % de l’ensemble, 27 points de plus qu’en 2016) et 8 fois plus pour les violences sexuelles, comme pour les outrages et violences contre des dépositaires de l’autorité publique. »

« L’on savait déjà que les étrangers constituaient 25 % des détenus dans les prisons françaises en 2022 – soit une représentation 3 fois supérieure à leur poids démographique et une hausse de 4 points en six ans. 
 Mais, là encore, aucune approche lucide ne saurait faire l’économie d’un regard nuancé selon les nationalités.
 Par exemple : non seulement les Algériens formaient-ils la nationalité étrangère la plus représentée parmi les individus écroués, mais ils y étaient plus nombreux à eux seuls que les étrangers ressortissants de tous les pays de l’UE réunis. »
Lesdites informations portées à la connaissance du public ont été reprises par de nombreux médias depuis la publication de cette tribune. 
Nicolas Pouvreau-Monti était notamment l'invité de la matinale de CNews mardi 16 avril.
Retrouvez la tribune de Nicolas Pouvreau-Monti dans le Figaro :
Tribune OID | « Ces chiffres qui attestent de la surreprésentation des étrangers dans les vols et les violences » (Le Figaro)

Adoption du Pacte sur la migration et l'asile |

 Titres de séjour, demandes d'asile... Où en est l'Union européenne ?

Mercredi 10 avril, les députés du Parlement européen ont adopté le Pacte sur la migration et l'asile, constitué d'un ensemble de dix textes (neuf règlements et une directive) qui refondent en partie les règles européennes communes en matière d'immigration.
 Lesdits textes doivent désormais être formellement approuvés par le Conseil de l’Union européenne – regroupant les ministres des États membres.

Parmi les mesures validées par les eurodéputés figurent, entre autres :
 
  • Des règles uniformes pour identifier les ressortissants de pays tiers à leur arrivée irrégulière aux frontières extérieures de l'UE, avec un « filtrage » des migrants sur une période maximale de sept jours, incluant des contrôles d'identification et de sécurité (photographie, prise des empreintes digitales...) destinés à alimenter la base de données Eurodac, ainsi que l'ouverture prévue à cet effet de 30 000 places dans des centres de rétention situés près des frontières extérieures.
  • De nouvelles procédures d'asile et de retour, avec notamment la mise en place d'une procédure spéciale de traitement des demandes d'asile jugées recevables mais apparaissant peu susceptibles de résulter en un octroi de l'asile (notamment à l'aune des pays d'origine). Les demandeurs concernés se verront imposer une instruction de leur dossier à la frontière, dont le délai de traitement ne pourra pas dépasser douze semaines.
  • La mise en place d'un « mécanisme de solidarité » entre les États membres, qui pourra être déclenché par la Commission en cas de « pression migratoire » constatée dans un ou plusieurs pays de l'UE (comme l’Italie ou la Grèce). Deux options seront alors proposées aux autres États : accueillir une partie des demandeurs d’asile ou bien aider l’État sous « pression » à les recevoir – typiquement à travers une contribution financière.
 
Les différentes mesures du Pacte devraient entrer en vigueur dans le courant de l'année 2026. 
Son adoption intervient dans un contexte migratoire inédit par l'ampleur des flux reçus dans l'ensemble de l'Union européenne.

Outre les 380 000 tentatives de franchissements irréguliers des frontières extérieures enregistrées par Frontex l'an dernier (le nombre le plus élevé depuis la crise migratoire de 2016), il faut constater une augmentation spectaculaire de l'immigration légale – laquelle passe par deux canaux principaux : les titres de séjour et les demandes d'asile.
  • Le nombre annuel de premiers titres de séjour accordés dans l'Union européenne a augmenté de 136% en 10 ans.
  • 3,5 millions de primo-titres de séjour ont été octroyés en 2022, contre 1,5 million en 2012.
  • Au total : 26,5 millions de premiers titres de séjour ont été accordés par les États membres de l'UE entre 2012 et 2022.
  • Le nombre annuel de premières demandes d'asile enregistrées dans l'Union européenne a été multiplié par 3 en 10 ans.
  • Plus d'un million de primo-demandes ont été déposées l'an dernier, contre 338 000 en 2013 – soit une hausse de 210%.
  • Au total : 8 millions de premières demandes d'asile ont été enregistrées dans l'UE depuis 2013.

Focus | Les Turcs en France : un « isolat » en croissance démographique, levier d'influence pour Ankara

Les élections municipales tenues en Turquie il y a quelques jours, marquées par un relatif déclin de l'AKP du président Recep Tayyip Erdogan et la poussée de plusieurs partis d'opposition (dont le Yeniden Refah islamiste et le CHP social-démocrate), ont fait l'objet d'une couverture importante dans les médias français. L'occasion d'un retour sur la diaspora turque en France, son ampleur et ses enjeux d'intégration.

La communauté turque en France serait forte d’environ 700 000 personnes en 2020 d’après le chercheur Mehmet Ali-Kanci, qui s’appuie notamment sur les données de l’ambassade de Turquie et de la direction turque des Relations extérieures et des Aides aux travailleurs à l’étranger. 
Parmi ces 700 000 ressortissants turcs, plus de la moitié auraient maintenant acquis la citoyenneté française en complément de leur nationalité d’origine.

Si on les retrouve désormais sur l’ensemble du territoire national, les Turcs ont néanmoins conservé une présence particulièrement forte dans leurs premières zones d’implantation : la façade Est et la région parisienne. Ils constituent ainsi la première communauté immigrée en Alsace et la troisième en Franche-Comté d’après le Ministère de l’Intérieur.
 Leur nombre absolu est le plus important en Ile-de-France et dans la région Rhône-Alpes.
 
La diaspora turque connaît une dynamique d’expansion portée par deux moteurs :
  1. Une natalité fortement supérieure à la moyenne nationale : les immigrées turques en France avaient 3,12 enfants par femme en moyenne en 2014, selon les travaux du démographe François Héran pour l'INED, soit un taux de fécondité 66% plus élevé que celui des femmes non-immigrées (1,88 enfant) et 49% plus élevé qu’en Turquie même (2,1).
  2. Des flux migratoires en provenance de Turquie qui s'accélèrent : outre les titres de séjour, il importe de noter le recours de plus en plus marqué aux procédures d’asile. En 2023, 9 837 premières demandes d’asile de ressortissants turcs ont été enregistrées, soit un doublement par rapport à 2021. Ils représentent désormais la troisième nationalité la plus nombreuse demandant l’asile, alors que la Turquie ne figurait même pas parmi les dix premières nationalités en 2015.
À l’instar d'autres diasporas extra-européennes, les Turcs connaissent un retard persistant en termes d’activité professionnelle et de niveau socio-économique par rapport à la population française. Citons par exemple les données suivantes :
  • 47,6% des Turcs de plus de 15 ans vivant en France étaient chômeurs ou inactifs (ni en emploi, ni en études, ni en retraite) en 2017, soit un taux trois fois plus élevé que celui des Français (14,2%)
  • Seuls 35,3% des Turcs de plus de 15 ans vivant en France étaient en emploi en 2017, contre 49,8% des ressortissants français.
  • 38% des ménages d’origine turque vivaient en HLM en 2018, soit trois fois plus que les ménages non-immigrés (13%).
 
Par ailleurs, les Turcs constituent le groupe ethnoculturel immigré le plus endogame : 93% des femmes descendant d’immigrés turcs en France épousent un conjoint turc ou d’origine turque (80% des hommes descendant d’immigrés turcs sont dans le même cas).
Cette endogamie hors-normes est associée à un cadre culturel propre et étanche. 
 Parmi les différentes catégories d’immigrés, les turcophones ont la particularité d’une faible maîtrise du français et d’une pratique hégémonique de la langue d’origine au sein du foyer. 
Seuls 31% des femmes et 57% des hommes immigrés turcs se déclarent « à l’aise » à l’oral en français au moment de l’enquête Trajectoires & Origines publiée par l'INED en 2016, soit le niveau le plus bas de l’étude. 
 Les immigrés turcs sont également ceux qui déclarent le plus souvent transmettre exclusivement leur langue d’origine à leurs enfants.

Par ailleurs, l’Islam turc en France se structure de manière séparée, avec ses propres organisations et ses mosquées sous tutelle politique, lesquelles en font un instrument d'influence et de pression au service de la Turquie et de l'actuel président Erdogan – qui a obtenu 63,9% des suffrages exprimés dans les bureaux de vote ouverts en France (ambassade et consulats) lors de l'élection présidentielle de 2018, soit 11,4 points de plus que la moyenne nationale turque (52,5%).
Retrouvez toutes les sources et les données détaillées dans notre note de synthèse sur la diaspora turque en France :
NOTE OID | « Les Turcs en France : un "isolat" séparatiste ? »

Élus et responsables politiques, journalistes, décideurs économiques : vous avez une question sur les sujets liés à l'immigration et à la démographie ? N'hésitez pas à nous solliciter :
Contactez-nous ! ➤

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire