jeudi 3 juillet 2025

DPE : L' ÉCOLOGIE PUNITIVE EN ACTION ! RETOUR EN ARRIÈRE ? APRÈS LES ÉOLIENNES , LES ZFE , LE DPE ???

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Canicule : le paradoxe des bâtisses anciennes 
 
Les maisons anciennes sont plus fraîches mais ces bâtisses centenaires qui résistent à la chaleur sont aussi les + sévèrement notées par les normes idéologiques, bête noire du diagnostic de performance énergétique, les murs en pierre deviennent des havres de fraicheur. 
 
Faut il choisir entre écologie technocratique punitive et bon sens?
 

[ÉDITO]

 DPE : en plus d’être punitive, l’écologie est injuste… avec les bâtiments anciens !

On les traite de passoires thermiques.
 Mais c'est le bâti moderne qui, par canicule, devient bouilloire thermique.
DPE Diagnostic de Performance Energétique

 

La canicule se termine. L’heure est au bilan. 

Et, ô surprise, force est de constater que « l’ancien » résiste le plus souvent mieux aux fortes chaleurs que les bâtiments modernes.

La mairie de Paris a d’ailleurs indiqué les églises de la capitale comme autant d’îlots de fraîcheur.

 Le député LFI Éric Coquerel a remercié le recteur de la mosquée de Saint-Ouen pour avoir ouvert exceptionnellement son lieu de culte climatisé. 

Il pourrait adresser la même marque de reconnaissance aux prêtres qui laissent ouvertes les leurs toute l’année.

L’inertie de la pierre (par exemple) empêche la chaleur d'entrer trop vite et, quand celle-ci finit par gagner la maison, l’épisode de canicule est généralement passé, chacun peut donc aller se rafraîchir dehors.

 La pierre étant poreuse, elle retient, par ailleurs, une humidité qu'elle restitue par forte chaleur. 

À l’inverse, un enseignant, dans Le Monde, témoigne : « Je suis actuellement dans ma salle de classe avec quelques élèves de 4e.

 Il fait déjà très chaud. 

Une chose m'inquiète, le collège est neuf... 

Il a été imaginé avec de grandes baies vitrées et l'air ne circule pas dans le bâtiment. Il faut vraiment se poser la question du bâti scolaire dans les années à venir ! » 

 Les lycées napoléoniens ne souffrent pas, eux, des mêmes inconvénients.

On découvre aussi que la gare de Nantes, inaugurée en 2020, au prix de plus d’une centaine de millions, a des vitres partout… et a été obligée de fermer sa mezzanine.

 Une ville réputée écolo ! On nous bassine depuis des dizaines d’années avec le dérèglement climatique mais on ne l’anticipe pas. 

On fait même moins bien, en la matière, que nos aïeuls. 

Il est vrai qu’un hubris fou nous a conduits à faire table rase de l’expérience passée. 

Avec les résultats que l’on voit.

 Des grands-parents témoignent : leurs enfants, jeunes parents, ont quitté leur appartement ultramoderne classement DPE A pour trouver refuge et relative fraîcheur avec leurs bébés dans la maison familiale plus que centenaire dont le DPE n’a jamais été évalué mais dont tout porte à croire, eu égard aux critères, qu’il serait très mauvais.

 

Injustice

Car l’énorme injustice est là : on accuse ces vieilles maisons d’être des passoires thermiques quand, l’été, elles sont souvent les seules à ne pas se muer en bouilloires du même nom.

Le bâti ancien - qui n’est pas exonéré, sauf à être classé bâtiment historique - est « globalement dévalorisé » par la méthode de calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE) actuel, comme on peut le lire dans la proposition de loi de deux sénateurs, votée en mars dernier, et aujourd’hui en attente à l’Assemblée. 

Deux tiers des logements anciens, c’est-à-dire construits avant 1948, sont classés E, F ou G au titre du DPE.

 Sept millions de logements anciens sont étiquetés passoires thermiques et, donc, condamnés à une décote en cas de vente et à l'interdiction progressive de leur mise en location.

À titre de comparaison, plus de deux tiers des logements construits après 2013 sont classés B ou C. 

Le DPE, avec ses préconisations de travaux, peut d’ailleurs tourner au fiasco : mettre du polystyrène pour isoler le torchis, par exemple, est sur le plan hygrométrique catastrophique, comme le souligne auprès de BV le sénateur PS de Moselle Michaël Weber, l'un des porteurs du projet de loi. 

Oui, le DPE, en plus de grever le marché immobilier et ruiner les propriétaires, met en danger le patrimoine français.

 

Après les ZFE et les éoliennes... les DPE

Le diagnostic de performance énergétique existe depuis fin 2006.

 Il a été rendu obligatoire pas la loi pour accompagner toutes les transactions immobilières, d’abord pour les ventes, puis pour les locations.

 Ce DPE est issu d'une directive européenne.

Depuis 2011, les annonces immobilières doivent afficher le diagnostic dès la mise en vente.

 Avec la loi Climat et Résilience de 2021, le DPE est devenu opposable, c’est-à-dire que l’acheteur ou le locataire peut attaquer le vendeur ou le bailleur en justice si le DPE est erroné. 

Année après année - G,F,E… -, on remonte l’alphabet à l’envers : plus le temps passe, plus les critères pour qu’un bien soit louable se durcissent.

 

Pour Alexandre Jardin, ces DPE sont une « catastrophe sociale »

 C’est son nouveau cheval - ou zèbre… - de bataille, après les ZFE et les éoliennes : la Trinité, en somme, de l’écologie punitive érigée en dogme de foi.

 Si, au moins, celle-ci était efficace. 

Mais elle est d’une bêtise crasse.

 
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Par Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste 
 

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