lundi 15 avril 2024

IL Y A CINQ ANS , NOTRE DAME DE PARIS BRÛLAIT.......;

 REVUE DE PRESSE !


« Il y a cinq ans, Notre-Dame brûlait : une part de notre âme » (Éditorial d’Étienne de Montety hier dans Le Figaro)

Notre-Dame de Paris : 5 ans après l’incendie, flèche debout,

Par Étienne de Montéty.

 

Cet éditorial est paru dans le Figaro d’hier. 

À dire le vrai, il a retenu notre attention à cause des vers d’Aragon qui y sont opportunément cités. 

Deux alexandrins nous semble-t-il, qui confèrent au texte d’Étienne de Montéty une originalité, une vigueur et une ampleur, qui sans eux lui eussent sans-doute manqué. Aragon patriote et même barrésien. Maurrassien aussi si on le relie aux superbes vers de Maurras que Gérard Leclerc nous a fait découvrir il y a quelques années, extraits de cette Ode à la bataille de la Marne qu’Apollinaire aimait. 

Lisez-les, ces vers, chers lecteurs de JSF en cliquant ici. 

Que Notre-Dame réunisse à ses pieds Louis Aragon et Charles Maurras n’est pas le moindre de ses « miracles ».      

   

 

Aragon : « Quelle belle Marie aux couleurs naturelles dort sous les cieux français de nos fausses querelles. »

ÉDITORIAL – Déjà toute la France a les yeux fixés sur le 8 décembre prochain. 

Ce jour-là, Notre-Dame, immaculée, aura retrouvé sa charpente, sa flèche et la splendeur de ses pierres.

Qui pourrait oublier? Il y a cinq ans, Notre-Dame fut une nuit durant la proie des flammes, suscitant l’émotion des Parisiens, des Français et, in fine, du monde entier. 

À quelque chose malheur est bon: cet événement a suscité des élans inattendus.

 D’abord nos compatriotes ont réalisé à quel point ils tenaient à elle ; la cathédrale leur était si familière qu’ils ne la regardaient plus.

 Mais en la contemplant affligés, telle un vieux vaisseau calciné, chacun sut qu’elle n’était pas seulement un joyau touristique mais recelait par sa beauté, son ancienneté, son caractère sacré aussi, une part de l’âme de notre pays – c’est-à-dire de la sienne.

Ensuite les artisans, les compagnons, tous les corps de métiers engagés pour la reconstruction ont rivalisé d’énergie et de savoir-faire.

 Ils se sont attelés aux travaux comme si c’était l’œuvre de leur vie. Au passage, le chantier leur a permis de découvrir l’ampleur du génie de leurs grands anciens qui, sans moyens modernes, avaient conçu l’édifice.

 Souvent ils ont admis qu’ils ne feraient pas mieux, alors ils ont décidé de faire aussi bien.

 Ce n’est pas la moindre des conséquences heureuses de ce funeste événement.

Déjà toute la France a les yeux fixés sur le 8 décembre prochain.

 Ce jour-là, Notre-Dame, immaculée, aura retrouvé sa charpente, sa flèche et la splendeur de ses pierres.

 Et chacun pourra l’admirer en murmurant avec Aragon: «Quelle belle Marie aux couleurs naturelles dort sous les cieux français de nos fausses querelles.»

Restent encore quelques ouvrages à parfaire, des vitraux à inventer, du mobilier liturgique à remplacer, qui devront respecter la personnalité du lieu et la foi des fidèles.

 Ceux-ci attendent cette réouverture avec joie: elle est comme un symbole de leur espérance, fondée sur le mystère d’une mort vaincue par la résurrection.

 Mais ce regain n’est pas réservé aux chrétiens.

L’incendie avait d’abord plongé les Français dans un grand accablement, comme s’ils avaient vu dans la fournaise un sombre présage pour leur avenir. 

Puisse la renaissance de Notre-Dame sonner dans le cœur de tous la diane française – le réveil d’un entrain, d’un enthousiasme, – et qui sait – d’un optimisme.     

 

 ET AUSSI

Film dans l’actualité • Notre-Dame brûle

Par Pierre Builly. 

Notre-Dame brûle de Jean-Jacques Annaud (2022).

La vie est un miracle.

L’émotion ressentie dans le monde entier lors de l’incendie de Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019 a été et demeure exceptionnelle ; elle a marqué chacun. Je ne connais personne qui n’ait été effaré et désolé, sidéré, même, par cet affreux sinistre. 

Parce que, au delà de l’admiration pour un chef-d’œuvre d’art et d’architecture, au delà de l’épreuve spirituelle que représentait la destruction possible de la cathédrale de la capitale de la France, fille aînée de l’Église, il y avait, ressentie par tous, croyants ou incroyants, Français ou étrangers, la mise en péril d’un des symboles les plus forts, d’un des monuments les plus emblématiques de notre Civilisation.

 

Dans le saisissement qui a emporté la France et le monde, on pouvait voir le démenti complet sur les billevesées des rigolos qui mettent en doute l’identité chrétienne de notre pays.

 Car le bouleversement, le désarroi des spectateurs qui voyaient s’embraser la cathédrale allait bien au delà du cercle des admirateurs du patrimoine, bien au delà du rassemblement des chrétiens qui priaient en foule devant les flammes. 

Ils touchaient la France, l’Europe et tous les continents même tant Notre-Dame est symbole et témoin des heures heureuses et des heures tragiques de notre grande histoire.

 

Les films de suspense les plus réussis sont évidemment ceux où, lorsque ils sont adaptés d’un fait historique, même lorsqu’on connaît l’issue de l’aventure, on frémit jusqu’au bout du récit en se demandant ce qui va survenir.

 Le Christ sera-t-il crucifié ? 

Louis XVI parviendra-t-il à aller plus loin que Varennes ?

 Napoléon recevra-t-il le secours de Grouchy à Waterloo ?

 Le talent du cinéaste, sa façon de mettre en scène les épisodes, les péripéties de ce qu’il filme nous embarque – ou non – : c’est la magie du cinéma.

 

De la première à la dernière image de Notre-Dame brûle, hier au cinéma, je me suis demandé si les efforts démesurés de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris allaient parvenir à sauver la Cathédrale.

 Et le plus extraordinaire c’est qu’à chaque instant, devant la suite des mauvais hasards, des négligences, des défauts d’entretien et de prévention, des malchances, des incertitudes, on se trouve comme dans un des blockbusters où les scénaristes accumulent avec habileté les difficultés pour mieux pouvoir les surmonter : Notre-Dame brûle, c’est beaucoup mieux que La tour infernale de John Guillermin en 1974, parce que, tout simplement, c’est véridique.

 Et que les rôles ne sont pas surjoués mais puisés dans les véritables sources.

 

Spectacle fascinant du feu qui dévore avec une puissance inimaginable la forêt des chênes de la charpente, du plomb fondu qui gicle par les bouches des gargouilles, des pierres qui explosent sous la chaleur. Et des mille difficultés qui surviennent.

 

Certains bons connaisseurs des péripéties de l’incendie ont fait ici et là remarquer de petites erreurs, quelques anomalies, une dramatisation excessive : points de vue de pions : on suit avec passion et angoisse la préservation du Trésor de la cathédrale et le suspense fantastique du sauvetage de la couronne d’épines du Christ, rapportée d’Orient par Saint Louis ; on frémit avec le commando-suicide des volontaires qui ont permis que les tours et la façade de la cathédrale ne s’effondre pas ; dix scènes fantastiques, glaçantes ou exaltantes qui mettent en exergue des héros : les pompiers de Paris.

 

Peu d’acteurs notoires, à part Samuel Labarthe qui interprète le rôle du général Gontier, commandant en second de la Brigade et directeur des secours. 

Quelques images d’archives avec le Président de la République Emmanuel Macron et les autorités ; et, bizarrement, la mise en scène du maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a accepté de jouer pour le film la brève séquence où de son bureau de l’Hôtel de Ville, elle aperçoit la fumée qui s’échappe du toit de la cathédrale voisine.

Présence incongrue et particulièrement ridicule. 

Voire obscène  lorsque l’on voit bien que les folies écologistes, la haine de la voiture automobile ont retardé l’intervention des secours, par les monstrueux embouteillages suscités par une politique imbécile.

 

Grand spectacle, spectacle imposant, qui prend au corps d’emblée.

 On peut seulement regretter que Jean-Jacques Annaud (qui n’avait plus rien tourné de bon depuis Le nom de la rose (en 1986 !!), que le réalisateur, donc, n’ait pas cru achever son beau film par la vision de la grande croix du chœur, miraculeusement préservée de l’horreur des flammes.

Christus vincit.  ■      

19 mars 2022

Publié le 24.03.2022 – Rediffusé le 13.12.2023

 

Source et Publications :   https://www.jesuisfrancais.blog/2024/04/16



 


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