La France en feu après une victoire de l’Algérie en Coupe d’Afrique des nations
On nous vend toujours la même carte postale : une victoire, des klaxons, des drapeaux, des embrassades, la joie populaire — et puis, au pire, quelques débordements « inévitables ».
Sauf qu’ici, le mot « débordement » devient une formule de communication pour ne pas dire ce qu’il faut dire : des rues bloquées, des mortiers tirés sur les forces de l’ordre, des incendies, des infrastructures attaquées, des passants blessés, des symboles nationaux pris pour cibles.
Ce n’est pas « la fête qui dérape ».
C’est l’ordre public mis à l’épreuve, encore, et la France qui s’habitue à courber l’échine.
Dimanche soir, après la victoire de l’Algérie face au Burkina Faso en Coupe d’Afrique des nations, plusieurs villes ont connu une série d’épisodes violents.
Le tableau, lui, est tristement familier : attroupements, rues neutralisées, policiers visés, mobilier urbain martyrisé, véhicules « secoués », conducteurs paniqués, blessés à la clé, gardes à vue en cascade.
Une victoire au tableau d’affichage, et sur le bitume, une démonstration de force qui ne dit pas son nom.
Lille et Roubaix : mortiers, fumigènes, panique et blessés
À Lille, une centaine d’individus bloque la circulation, puis viennent les mortiers et les fumigènes.
Dans la cohue, une conductrice voit son véhicule « secoué ».
Elle panique, avance, blesse un jeune homme au pied : hospitalisation, sans pronostic vital engagé.
Quatre personnes sont placées en garde à vue, dont la conductrice.
Voilà où mène la “joie” quand elle se nourrit de pression, d’intimidation et d’un sentiment d’impunité : on crée le danger, puis on récolte l’accident.
À Roubaix, même logique et même brutalité.
Des policiers pris pour cible au mortier d’artifice en plein centre-ville.
Des objets incendiés dans la rue.
Là encore, un véhicule « secoué », une conductrice paniquée, une accélération, un piéton percuté, tibia fracturé.
L’histoire se répète au mot près, comme un script.
Et c’est bien cela le plus glaçant : ce caractère routinier, cette banalisation.
Nous ne sommes plus devant l’exception, mais devant un réflexe collectif de violence dès que la rue est « à prendre ».
Toulouse : le drapeau devient une cible
À Toulouse, dans le quartier du Mirail, les violences éclatent à proximité d’un commissariat.
Des mortiers visant les policiers.
Et surtout cette scène lourde de sens : une vingtaine d’individus tentent d’arracher le drapeau français de la mairie de quartier desbals.
On dira que ce n’est « qu’un incident ».
Non. Un drapeau, ce n’est pas un bout de tissu : c’est le signe visible de la maison commune.
S’en prendre à lui, ce n’est pas « provoquer » : c’est contester, défier, humilier.
Et là, il faut être clair : un pays qui tolère que son drapeau soit arraché sur un bâtiment public, est un pays qui apprend aux plus agressifs qu’ils peuvent pousser plus loin la prochaine fois.
Les symboles, dans ces affaires, ne sont jamais secondaires.
Ils sont le point de bascule : on teste l’autorité, on mesure la réaction, on jauge le risque.
Si la réponse est molle, l’étape suivante est déjà écrite.
Marseille : la Canebière en laboratoire de l’ensauvagement
À Marseille, vers 21 heures, jusqu’à 800 supporters se rassemblent sur la Canebière, puis se scindent en groupes errants dans le centre.
Un tramway est dégradé, au point d’entraîner l’arrêt de tout le réseau.
Voilà une réalité très française : la foule ne se contente plus d’occuper l’espace, elle le met hors service.
La ville paie, les usagers subissent, l’économie encaisse, et le lendemain on comptera les dégâts comme on compterait les verres cassés après une soirée trop arrosée.
Plus tard, vers 23 h 30, les forces de l’ordre sont visées par des tirs de mortiers au niveau du quai des Belges.
Deux interpellations, gardes à vue.
Là encore, c’est la même scène : des projectiles en guise de feu d’artifice, un quartier transformé en zone de confrontation, et une question simple qui revient : depuis quand est-il admis, en France, que l’on tire au mortier sur la police pour « célébrer » ?
Le mensonge des mots : « débordements », « incidents », « tensions »
Le vocabulaire officiel est devenu un art de l’anesthésie. « Débordements », « incidents », « tensions »…
À force de minimiser, on finit par normaliser.
Or il ne s’agit pas d’une querelle de mots : la manière de nommer conditionne la manière d’agir.
Si c’est un « débordement », on temporise ; si c’est une atteinte à l’ordre public, on sanctionne ; si c’est une contestation violente de l’autorité, on répond avec une doctrine claire et une chaîne pénale qui suit.
Cette prudence lexicale est une technique de survie politique : elle évite de regarder la réalité en face, de poser la question du contrôle, de l’exemplarité des peines, de la réponse judiciaire, du rapport de force.
Elle permet aussi de ne froisser personne, donc de ne rien trancher.
Et pendant ce temps, la rue comprend le message : ça passe.
Ce que ces nuits disent de notre modèle : l’impunité comme carburant
On ne naît pas « tireur de mortier » après un match.
On y arrive parce qu’on a appris, année après année, que le risque est faible : contrôles difficiles, identifications imparfaites, sanctions tardives, peines peu dissuasives, exécutions de peine aléatoires.
Le casseur se nourrit d’un sentiment : celui d’être plus rapide que l’État, plus mobile que la police, plus protégé par la lenteur judiciaire.
Et quand, en plus, la foule sert de camouflage, le courage individuel recule : c’est la force du groupe, la jouissance de la meute, l’ivresse de l’anonymat.
La France a laissé prospérer cette mécanique : on met un pansement sur la jambe de bois, on annonce un « plan », on promet une « fermeté », puis on recommence le week-end suivant.
Le coût réel : blessés, transports paralysés, villes prises en otage
Un tramway à l’arrêt, ce n’est pas un détail : ce sont des milliers de trajets perturbés, du personnel mobilisé, des réparations, des pertes économiques, une image dégradée, un sentiment d’insécurité qui s’installe.
Des conductrices paniquées, des piétons hospitalisés, un tibia fracturé : ce sont des vies marquées pour longtemps.
Et au bout, des forces de l’ordre qui encaissent les mortiers, soirée après soirée, jusqu’à l’usure.
Tout cela, pour quoi ?
Pour que la République apprenne à vivre avec des nuits « spéciales », des quartiers « sous tension », des centres-villes « sous surveillance », des réseaux de transport « interrompus ».
Nous avons accepté l’idée qu’il existe des événements déclencheurs où les règles sont suspendues.
C’est une pente dangereuse : l’exception devient la norme, puis la norme devient l’excuse.
Rétablir une doctrine simple : la rue n’est pas un terrain neutre
Il faut arrêter de se raconter des histoires : l’ordre public ne se négocie pas à coups de communiqués.
Il se tient.
Cela suppose une doctrine limpide : blocage de routes = intervention immédiate ; tirs de mortiers = réponse pénale rapide et ferme ; atteinte aux symboles nationaux = qualification et poursuites systématiques ; dégradation d’infrastructures = remboursement et sanctions proportionnées ; attroupements violents = dispersion sans délai, pas à l’heure « opportune ».
On objectera : « c’est compliqué », « il faut éviter l’embrasement ».
Mais l’embrasement, il est déjà là quand un commissariat est visé au mortier et qu’un drapeau est arraché sur une mairie.
L’évitement permanent ne calme pas : il encourage.
Le seul langage compris par ceux qui confisquent la rue, c’est la certitude qu’ils paieront.
Source :https://lalettrepatriote.com/la-france-en-feu-apres-une-victoire-de-lalgerie-en-coupe-dafrique-des-nations/
jmlb
Quand est-ce que nous allons cesser de courber l' échine ? STOP !

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