Pour la première fois en France, la cocaïne génère un chiffre d’affaires supérieur à celui du cannabis.
Une bascule historique révélée par l’OFDT, qui pointe l’explosion du marché des drogues dures, l’impuissance publique, et la transformation silencieuse du visage de la toxicomanie.
C’est une révolution souterraine, mais aux conséquences ravageuses.
Selon une étude publiée fin 2025 par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), le marché de la cocaïne en France est désormais plus lucratif que celui du cannabis : 3,1 milliards d’euros dépensés en 2023, contre 2,7 milliards pour le cannabis.
En tout, le marché des drogues illicites atteint un chiffre d’affaires de 6,8 milliards d’euros, soit trois fois plus qu’en 2010.
Ce basculement, qui propulse la cocaïne en tête du podium des drogues consommées en valeur, est la conséquence d’une dynamique entamée depuis plus d’une décennie.
D’après les auteurs de l’étude (Christian Ben Lakhdar et Sophie Massin, université de Lille), la consommation de psychostimulants a explosé, tirée par des prix attractifs, une pureté en hausse, une logistique améliorée et une demande croissante – y compris en milieu festif, professionnel ou estudiantin.
Une drogue de plus en plus accessible
Contrairement à l’image de la cocaïne réservée aux élites, son accès s’est démocratisé.
Les routes d’approvisionnement, par les ports du nord de l’Europe, d’Espagne ou les hubs logistiques français, assurent une disponibilité constante.
Loin d’être une drogue de luxe, la cocaïne est devenue un produit de consommation banalisé, vendu dans les cités, les clubs ou sur les réseaux sociaux.
Le conditionnement et le marketing ont suivi : sachets élégants, livraison à domicile, emballages colorés.
Résultat : une progression de +244 % en valeur entre 2010 et 2023, selon l’OFDT.
Et une diffusion de plus en plus large, y compris chez des publics plus âgés.
L’âge médian des consommateurs de cocaïne mis en cause par la police est désormais de 31 ans, contre 24 ans pour le cannabis.
L’usage récréatif cède la place à une consommation régulière, presque sociale.
Des chiffres qui masquent la violence
Loin des clichés, le trafic de cocaïne ne s’est pas substitué à celui du cannabis : il s’y ajoute.
Et avec lui, son cortège de violences.
Dans plusieurs départements, notamment en Île-de-France et sur le pourtour méditerranéen, les saisies et les affaires liées à la cocaïne explosent.
En Guyane, le nombre de mis en cause pour trafic dépasse les 300 pour 100 000 habitants.
Le rapport du ministère de l’Intérieur du 3 décembre 2025 note une hausse annuelle de 14 % des mis en cause pour trafic de cocaïne, contre seulement 4 % pour le cannabis.
Le cercle est vicieux : plus la cocaïne rapporte, plus les narcotrafiquants investissent, innovent, purifient et baissent les prix.
L’étude note aussi une augmentation inquiétante du marché des drogues de synthèse : +637 % pour l’ecstasy-MDMA, +470 % pour les amphétamines entre 2010 et 2023.
La logique industrielle s’impose au marché de la mort.
Un marché qui prospère sur l’effondrement étatique
Face à cette déferlante, les réponses de l’État paraissent dérisoires.
Les politiques de réduction des risques, les campagnes molles de prévention et les opérations ponctuelles dans les quartiers sensibles peinent à enrayer une mécanique devenue globale, industrielle, internationalisée.
Le marché du cannabis, en légère stagnation depuis 2017, laisse place aux psychostimulants.
L’étude Tendances souligne que la consommation chez les jeunes recule… pour mieux être remplacée par d’autres produits.
La résine a laissé place à l’herbe, puis à l’ecstasy et à la cocaïne, voire au crack, en hausse de +44 % depuis 2017.
C’est un effondrement moral doublé d’un aveu d’impuissance.
Dans un pays où l’État régule tout, mais ne maîtrise plus rien, les cartels dictent leur loi.
L’économie parallèle prospère, les caïds s’enrichissent, les banlieues s’arment, pendant que les discours officiels sur la « santé publique » masquent mal le renoncement sécuritaire.
L’étude le reconnaît elle-même : les chiffres sont encore sous-estimés, faute de données complètes.
La réalité, probablement plus sombre, appelle à une réponse politique et régalienne, pas uniquement sanitaire.
La pacification ne viendra pas des sociologues mais de l’ordre, de la guerre contre les narcos, mais aussi d’une réflexion quasi sociétale sur l’explosion des consommations de stupéfiants, d’anti-dépresseurs, d’alcool, et donc d’un malaise généralisé propre à notre société.
Pour le reste, il faudra un sursaut de volonté et de courage, enraciné dans la défense de notre civilisation, de nos frontières, de notre peuple.
Tant que les cartels ne craindront pas d’être physiquement éliminés, tant qu’ils auront pignon sur rue, tant que les jeunes seront livrés à eux-mêmes dans des zones de non-droit, la poudre continuera de recouvrir ce qu’il reste de notre société.
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