mercredi 21 mai 2025

POURQUOI TANT DE HAINE ENVERS NOS SAPEURS POMPIERS ! CE MÉTIER QUI FAISAIT RÉVER LES ENFANTS ?

 TRIBUNE LIBRE !

Sapeurs-pompiers, pourquoi tant de haine ?

     

Sapeurs-pompiers, pourquoi tant de haine ?

Pompier.

 Le métier qui fait rêver les enfants. 

Une profession dont la devise n’est autre que « sauver ou périr », signe d’un infini dévouement et d’un courage sans borne.

 Les soldats du feu, comme ils sont communément appelés – bien que leur mission soit bien plus large que la lutte contre les incendies -, sont à juste titre souvent qualifiés de héros.

 En règle générale, compte tenu de leur bravoure, ils jouissent d’une certaine aura auprès de la population. 

Tout du moins, ils en jouissaient. 

Depuis quelque temps, ils ont droit à un accueil plus mitigé, pour ne pas dire honteux.

Pour preuve, une séquence dévoilée par le syndicat SUD SDIS et diffusée sur CNews, le mercredi 14 mai. 

La scène se déroule dans un centre d’appel.

 Un individu, qui a composé le 18, est en ligne avec un pompier.

 Il explique que sa maman fait une crise et demande à une brigade d’intervenir.

 Très vite, la conversation dégénère. 

Le sapeur-pompier tente d’apaiser la situation, dont il met la tension sur le compte du stress.

 Son interlocuteur lui répond en criant : « Ferme ta gueule, il n’y a pas de stress, je vais te niquer ta mère, je vais te niquer tes morts. »

Très énervé, l’homme à l’origine de l’appel passe des insultes aux menaces : « Donne-moi ton numéro, je vais te péter ta mère, on va poser une tête tous les deux. » 

 Il reprend son souffle puis se lance dans une nouvelle série d’insultes comme : « Tu fermes ta gueule avec ton ton de merde. » 

 Malgré les menaces et l’agressivité de la personne demandant de l’aide, les pompiers ont secouru sa maman.

 Ils ont dignement accompli leur mission.

À Marseille, le même jour, il n’y a pas eu menace mais agression.

 Huit marins-pompiers ont été insultés et frappés alors qu’ils étaient en intervention dans le XIIIe arrondissement de la ville. 

En pleine opération de sauvetage d’un chien coincé sur des rails dans le quartier de Frais-Vallon, un secteur sensible de la cité phocéenne, gangrené par le trafic de stupéfiants, ils ont été pris pour cible par un homme de 19 ans.

À ce sujet — Évian-les-Bains : un pompier victime d’un rodéo urbain entre la vie et la mort

 

Trois jours plus tôt, c’est à Saint-Cergues, en Haute-Savoie, que des pompiers ont été blessés au cours d’une intervention sur un accident de la route. 

Pendant qu’ils portaient secours à un couple ayant percuté un terre-plein, l’homme tente de s’en prendre à sa compagne enceinte.

 Les pompiers s’interposent.

 L’un d’eux reçoit un coup de poing au visage, un autre un coup dans les côtes. 

À noter que l’auteur des faits est parvenu à prendre la fuite avant l’arrivée des gendarmes et que sa compagne a refusé de donner son nom. 

Une attitude qui en dit long.

 

La veille, à Évian-les-Bains, Niccolo Scardi, un sapeur-pompier volontaire de 39 ans, a été victime d’une tentative de meurtre.

 Il a été percuté par un véhicule alors qu’il tentait d’interrompre un rodéo urbain. 

 L’auteur a ensuite craché sur la victime et son collègue qui était en train de la secourir.

 Le pompier est à l’heure actuelle dans le coma, entre la vie et la mort.

 

Toutes ces affaires ont eu lieu en un temps record.

 Elles montrent qu’en 2025, sur la question des pompiers et de la reconnaissance qui leur est due, la France est coupée en deux.

 Il y a d’un côté ceux qui saluent leur travail et de l’autre ceux qui ne les respectent pas, les haïssent et les attendent au tournant pour en découdre.

 

 Ce n’est pas une nouveauté, mais cela n’a pas toujours été le cas.

 Bruno Maïllis, secrétaire général SUD SDIS 13, raconte à BV : « Depuis une dizaine d’années, il y a une forte augmentation des agressions sur les sapeurs-pompiers. Elles ont été verbales dans un premier temps et, maintenant, elles sont physiques. » 

Comment expliquer ce phénomène ?

 Le pompier répond : « Il y a, d’une part, le fait que l’on soit en uniforme et que nous représentions l’État et, d’autre part, le fait que les personnes sont usées par le quotidien et ne réfléchissent plus correctement. » 

 Il précise : « Cela vient souvent de personnes qui sont dans des quartiers défavorisés, dans des situations précaires, et c’est souvent lié à de la prise d’alcool ou de stupéfiants. »

Face à cette multiplication d’actes anti-pompiers, les brigades sont dans l’obligation de prendre des mesures pour assurer leur propre sécurité. 

Bruno Maïllis donne un exemple : « S’il y a un feu de poubelle ou un feu de véhicule léger dans les quartiers sensibles, nous avons un point de rendez-vous avec les policiers et nous attendons qu’ils soient là pour intervenir. »

Malgré le caractère consternant de la situation, le pompier reste positif : « On a toujours des témoignages de gens qui ne comprennent pas qu’il y ait des agressions.

 Et puis, on sait qu’on est plus apprécié que les autres corps de métier. »

Comme le soldat du feu présent sur la vidéo de CNews, Bruno Maïllis ne montre pas le moindre signe d’agacement ou de colère. 

Il déplore la situation mais ne jette aucunement la pierre à ceux qui en envoient à la figure des pompiers. 

Son discours est des plus apaisants. 

Preuve que ce corps a quelque chose de grand et qu’il mérite les honneurs plutôt que l’horreur.

 Que ceux qui s’attaquent à ces membres, ou plus généralement qui n’aiment pas les uniformes, puissent un jour s’en rendre compte.

Par Sarah-Louise Guille

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Boulevard Voltaire

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