TRIBUNE LIBRE !
Le RN n’a pas mieux à faire que de vouloir faire battre Ménard à Béziers ?

Ce qui se passe à Béziers est grave. Très grave.
Le maire actuel est Robert Ménard et il entend se succéder à lui-même pour la 3e fois lors des prochaines élections municipales de 2026.
Peu de gens pronostiquent qu’il sera battu.
En effet lorsqu’on brigue un 3e mandat de suite, c’est qu’il y a une majorité d’habitants qui apprécient les actions de ce maire.
Donc sa réélection ne serait nullement une surprise.
Mais… parce qu’il y a un mais, une décision risque pourtant de faire perdre Ménard et même toute la droite dans cette ville : le RN annonce vouloir présenter un candidat contre Ménard.
Pour quiconque essaye juste d’être honnête et objectif dans l’analyse, cette décision du RN ne peut apparaître que comme une stupidité absolue.
Au nom de quoi le RN veut-il présenter une liste et travailler à faire battre Ménard ?
Qu’a-t-il fait pour mériter ce sort ?
Revenons un peu sur le profil de Ménard afin de voir s’il mérite le destin que le RN semble vouloir lui destiner.
Robert Ménard a commencé sa vie politique dans les rangs de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) entre 1973 et 1979, puis au Parti socialiste (PS).
Il quitte la gauche et le PS, suite à l’élection de François Mitterrand, parce qu’il se dit écœuré de voir tant de gens de gauche se précipiter pour obtenir des postes et des places.
Depuis cette période il n’adhérera à aucun parti politique.
Il sera un homme politique indépendant après 1981.
Robert Ménard s’orientera petit à petit vers la droite puis se rapprochera dans les années 2010 de « l’extrême droite », comme disent les personnes bien-pensantes et de gauche.
En 2014 il se présente à Béziers aux élections municipales sur une liste unitaire du Front national (FN), Debout la République (DLR) – qui deviendra Debout la France – et Mouvement pour la France (MPF) -Mouvement de Philippe de Villiers -, réalisant donc ce que l’on qualifie aujourd’hui d’union des droites.
Il est élu maire de cette ville.
L’orientation politique de Robert Ménard est dite populiste.
En 2020, après la victoire de la liste RN (Robert Ménard en était le tête de liste) dès le premier tour des municipales avec 68,74 % des suffrages, il est réélu maire et prendra même la présidence de la communauté d’agglomération Béziers Méditerranée.
Depuis sa première élection comme maire, il s’est fait connaître au plan national pour des polémiques consécutives à des décisions ou des prises de positions dont certaines seront condamnées en justice.
Qu’est-il reproché à Robert Ménard ?
D’abord, en ce 29 novembre 2025 comme il le fit chaque année depuis 2014, Robert Ménard a inauguré une crèche de Noël installée dans la cour de la mairie.
Et bien sûr comme chaque année, il est conspué par toute la gauche locale et traîné en justice par des laïcards débiles pour qui c’est une atteinte intolérable à la laïcité.
Mais Ménard ne cède rien.
Il tient bon et puisque nous sommes en France, pays d’essence catholique, il considère normal de mettre une crèche dans la mairie car c’est notre culture et notre identité.
Il résume le problème en déclarant : « Des gens n’aiment pas la crèche de Noël car ils n’aiment pas la France ».
Autre sujet de polémique, Ménard s’est fait remarquer en 2023 pour avoir refusé de marier un clandestin sous OQTF avec une Française, mariage qui aurait permis rapidement à cet individu de quitter son statut de clandestin et même de finir par obtenir la nationalité française.
Robert Ménard a refusé de les marier invoquant que si le clandestin était visé par une OQTF, c’est qu’il avait commis un ou plusieurs actes ayant conduit les juges à lui demander de quitter notre pays.
En conséquence, il n’acceptait pas de marier cet homme car il refusait de lui donner les moyens de rester quand même en France malgré cette obligation de quitter le territoire national.
Cela lui attira des noms d’oiseaux… raciste, xénophobe, extrême-droite… etc.
Mais là aussi il a tenu bon.
Et qui peut dire que son opinion n’est pas du simple bon sens ?
Enfin, on n’oubliera pas de relever ses dernières interventions à propos de la labellisation des médias que souhaite promouvoir Macron, en insistant sur un point : cette labellisation devrait être le fait de professionnels de l’information mais pas de l’État.
Macron se rendant compte que la chose serait trop grossière si c’était l’État qui donnait les labels.
Et le président de rappeler qu’une initiative de ce type a été proposé par Reporters Sans Frontières (RSF) en 2018 et que ce pourrait être cet organisme qui donne les labels.
Il se trouve que le fondateur de RSF en 1985, c’est… Robert Ménard.
À l’époque RSF combattait et menait inlassablement campagne pour la liberté de la presse, toute la presse, et la libération de tous les journalistes emprisonnés, partout à travers le monde et quel que soit leur journal.
En septembre 2008 Robert Ménard a annoncé qu’il quittait son poste de dirigeant de RSF.
Aujourd’hui, RSF a totalement changé. Adieu le combat pour la liberté de la presse.
RSF est maintenant entièrement engagé dans le combat contre le fascisme et s’active autant que possible pour faire taire quiconque n’informe pas comme l’exige la presse bien-pensante.
Donc, vous l’avez compris, en se battant autant que possible pour la fermeture des médias CNews, Europe1, JDD, Valeurs Actuelles, etc.
En espérant pouvoir arriver au même résultat que pour C8.
Robert Ménard a déclaré il y a quelque jours à propos de la labellisation de l’information, dont RSF pourrait être chargé, et de RSF : « RSF est une bande de gauchistes.
J’ai honte de ce qu’est devenu RSF ».
Voilà en quelques phrases ce qu’est Robert Ménard.
Bien sûr il a eu à certains moments des prises de positions plus polémiques et moins pertinentes.
Mais globalement, c’est un honorable homme de droite, un défenseur de la France de sa culture et de son identité.
Le 1er décembre 2025, à Paris, a eu lieu un coup de tonnerre dans un ciel serein et sans nuage. Julien Sanchez, le directeur de campagne du RN pour les élections municipales de 2026 a annoncé qu’il y aurait un candidat RN… à Béziers.
Donc face à Robert Ménard qui, rappelons-le, était le tête de liste RN aux précédentes municipales de Béziers en 2020, même s’il n’est pas membre de ce parti.
Que s’est-il passé pour que le RN prenne une pareille décision ?
C’est Robert Ménard en personne qui a donné la réponse ce matin 4 décembre 2025 sur CNews dans l’émission de Sonia Mabrouk.
Selon lui, alors qu’il a été le seul homme politique à appeler à voter dès le 1er tour pour Marine Le Pen en 2022, et que si la liste RN avec lui à sa tête était reconduite, la victoire était certaine, d’autant qu’en plus cette fois-ci les LR soutiennent Ménard, en dépit de tout cela, la direction nationale du RN a tourné le pouce vers le bas et présentera une liste contre Ménard.
Pour une raison toute simple.
Le RN, c’est-à-dire Marine Le Pen, n’accepte pas la liberté de ton et d’opinion de Ménard sur certaines positions du RN.
C’est notamment le cas sur le sujet des retraites lorsque Ménard déclare : « Qui peut croire qu’il sera possible de revenir à la retraite à 60 ans comme le dit le RN ? ».
Une telle liberté de parole n’est pas acceptable pour le RN.
Et Ménard de conclure : « Le RN me fait payer mon franc-parler ».
Position incroyable du RN qui ne supporte pas un simple écart de langage ou une simple divergence.
N’oublions pas que si nous étions tous d’accord sur tout, nous serions tous dans un seul et même parti.
On peut très bien faire alliance et être d’accord globalement mais pas sur tous les points relevant du détail.
Faire ce que fait le RN, c’est activer la machine à perdre dans une ville qui pourtant est imperdable pour la droite.
Je m’autorise même à penser qu’à la limite, le RN préfère que la droite perde Béziers si cette droite n’accepte pas de passer sous les fourches caudines du RN.
Sur ce plan, Mélenchon avec le NFP a exactement la même pratique.
Tous ceux à gauche qui tentent de discuter ou de s’opposer à tel ou tel point du programme sont impitoyablement éliminés et s’il s’agit d’une liste électorale, LFI préfère faire perdre un allié qui ne veut pas marcher droit.
Le Pen et Mélenchon, sur ce plan, sont absolument identiques.
Mais d’où viennent cette conception et ces pratiques ?
Indiscutablement de la sphère communiste, du stalinisme pour être précis. Le stalinisme n’étant que la conception communiste poussée à son terme.
Même si cela peut sembler étonnant a priori, le RN a su adopter un fonctionnement qui n’a rien à envier au fonctionnement de LFI, donc au stalinisme.
Aucune démocratie interne.
Tout dépend du chef.
Et si vous avez le malheur de vous opposer, c’est la porte immédiatement.
Autre point qui mérite d’être évoqué : la stratégie de conquête du pouvoir dans la version Marine Le Pen.
Pour elle, c’est très simple tout doit passer par le RN.
L’unité des droites… ben rejoignez le RN.
L’alliance de plusieurs partis de droite, afin d’apporter ce qui manque au RN pour construire une majorité, ça c’est non.
Pourquoi ? Mais tout simplement parce qu’il faudrait que Marine Le Pen accepte l’idée que, seule, elle n’y arrivera pas et que pour atteindre la majorité, il faut prendre en compte d’autres sensibilités, ne pas les maltraiter, les mépriser ou même les ignorer.
Je ne la crois pas capable d’avoir cette approche, cette hauteur de vue dans l’intérêt supérieur de la France.
Béziers étant sur le point d’en apporter une nouvelle preuve.
J’ai l’impression qu’elle restera toujours une petite boutiquière incapable d’accepter d’évoluer afin de pouvoir diriger une grande entreprise.
Elle n’arrive pas à penser France. Elle n’a d’yeux que pour sa petite boutique.
J’avoue que c’est désespérant.
À Callac, contre l’invasion migratoire de ce village, comment avons-nous fait pour gagner ?
Deux axes nous ont permis d’y parvenir.
Le premier fut d’expliquer et d’appeler la population à la mobilisation.
Le second fut d’avoir une stratégie évidente : définir un cadre simple et unitaire pour l’action des partis et organisations.
Nous avons dit : si vous êtes d’accord avec l’idée « Callac doit rester Callac, la Bretagne doit rester la Bretagne, la France doit reste la France », alors bienvenue au club, combattons ensemble, et ainsi nous avons créé une dynamique qui fut inarrêtable.
C’est de cette approche que le RN devrait s’inspirer au lieu de vouloir que tout passe par lui, avec son programme et ses représentants.
Sinon, nous irons de défaite en défaite alors que la France est très majoritairement de droite.
Mais je rappelle que la direction du RN, par sectarisme, a refusé de manifester à Callac, sous prétexte que Reconquête y était présent, ce qui n’empêcha pas Gilles Pennelle de s’approprier sans vergogne la victoire dans un communiqué de presse honteux.
Reste un dernier point : que fera le RN s’il arrive néanmoins à conquérir le pouvoir ? Franchement, c’est ce qui m’inquiète le plus. Nous n’avons pas le choix, le RN est incontournable pour prendre le pouvoir et, espérons-le, sauver la France.
Mais aura-t-il le courage et l’énergie pour par exemple supprimer les Lois Pleven, Gayssot et Taubira sur lesquelles s’appuient tous les bien-pensants pour nous traîner en justice ?
Le RN aura-t-il le courage et l’énergie pour couper toutes les subventions aux associations anti-racistes, pro-immigration, à la presse bien pensante, etc. qui leur permettent, entre autres, de payer leurs frais de justice ?
Le RN aura-t-il le courage et l’énergie de s’attaquer sérieusement au problème de l’immigration, d’abord en la stoppant, puis en rétablissant nos frontières et en mettant en œuvre une large remigration ?
Je ne cache pas que tout cela m’inquiète.
Le pire serait que le RN arrive jusqu’au pouvoir et se plante lamentablement en voulant plaire à tout le monde, appliquant la stratégie de dédiabolisation pratiquée depuis des années par Marine Le Pen, au lieu de mettre en œuvre une vraie politique de rupture, avec des mesures énergiques qui auraient le soutien d’une immense majorité des Français.
Si le RN devait arriver au pouvoir et se planter, ce serait la catastrophe absolue.
Nos ennemis diraient sur tous les tons « on vous avait prévenu »… et on s’en prendrait pour 50 ans de plus.
Avec à la clé, la destruction de la France assez rapidement.
Reste une question d’actualité : que décideront les électeurs ?
En 2024, ils ont suivi le RN dans la 6e circonscription de l’Hérault qui a présenté un candidat contre Emmanuel Ménard, épouse de Robert, élue depuis 2017 et réélue en 2022.
Ils l’ont fait battre, simplement sur le seul nom du RN.
Ce qui a marché au niveau des législatives fonctionnera-t-il aussi efficacement au niveau des municipales ?
Réponse en mars 2026…
Par Bernard GERMAIN
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Source et Publications : https://ripostelaique.com/la-republique-

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