Parue à l’origine en 1958, une superbe bande dessinée sur Jean-Marie Vianney, célèbre Curé d’Ars, fait l’objet d’une réédition soignée aux Editions du Triomphe.

Jean-Marie Vianney nait en 1786 à Dardilly, dans une famille de cultivateurs de la région lyonnaise.
En 1790, au début de la Révolution, lorsque le curé de Dardilly prête serment à la Constitution civile du clergé, la famille Vianney entre en relation avec un Prêtre réfractaire.
Accompagné de ses parents, le jeune Jean-Marie se rend alors fréquemment à pied, en pleine nuit, dans une grange lointaine pour recevoir clandestinement l’eucharistie.
Il joue même, dès son enfance, à imiter le curé, afin de ramener les hommes à Dieu et sauver leurs âmes.
C’est un prêtre réfractaire qui donne à Jean-Marie, âgé de treize ans, sa première communion.
Le nouveau curé d’Écully, l’abbé Charles Balley, accueille avec toute sa bienveillance Jean-Marie, très peu instruit, durant l’hiver 1806-1807, dans la petite école presbytérale.
L’étude du latin est pour lui un supplice. Mais l’abbé Balley, connaissant sa piété, ne doute pas de sa vocation et, en 1812, le présente au petit séminaire de Verrières.
Cependant, très mauvais en latin, il est renvoyé du séminaire.
Heureusement, l’abbé Balley persuade les vicaires généraux que la piété de Vianney est immense.
Jean-Marie est ainsi ordonné prêtre le 13 août 1815.

Il est alors envoyé à Écully comme vicaire de l’abbé Balley.
Après la mort de celui-ci, il est nommé en 1818 chapelain d’Ars, village d’environ deux cents habitants, situé dans le département de l’Ain. Dès son arrivée, il y mène une vie austère, mangeant peu et passant de nombreuses heures en prière à l’église. Rapidement, il décide d’éradiquer ce qu’il considère comme un lieu de perdition qui éloigne de Dieu : les cabarets. Puis il fonde une école de filles. Celle-ci étant gratuite, des familles des paroisses voisines y envoient leurs enfants. Sa façon de confesser contribue également à transformer les habitants du village. Le curé d’Ars pleurait quand, dans ses sermons, il évoquait le péché… Des miracles sont bientôt attribués au curé d’Ars, comme le « miracle du blé ».
Un jour qu’il va manquer de pain, dans le grenier du presbytère survient la multiplication du blé.
Mais entendant des bruits qu’il pense d’origine satanique, le curé d’Ars se dit tourmenté par le diable, qu’il surnomme « le grappin ».
Les diableries dont il se dit victime et les miracles qu’on lui attribue attirent vers Ars un nombre de plus en plus grand de pèlerins désireux de se confesser à lui.
Pour détourner de sa personne la vénération de ces pèlerins, il crée dans son église une chapelle consacrée à Philomène dans l’espoir que ce soit à cette sainte, et non à lui, qu’on attribue désormais les miracles.
L’abbé Vianney reste vivre à Ars, où il meurt le 4 août 1859.
En 1905, il est béatifié par Pie X et déclaré « patron des prêtres de France ». En 1925, il est canonisé par Pie XI.
Sa paroisse reste, aujourd’hui encore, un lieu permanent de pèlerinage.

La bande dessinée Jean-Marie Vianney curé d’Ars parait pour la première fois dans le journal Bayard, entre novembre 1958 et septembre 1959, sous le titre « Je veux être prêtre ».
Pour le centenaire de la canonisation du Curé d’Ars, elle vient de faire l’objet d’une restauration soignée aux Editions du Triomphe.
Le scénariste de cette bande dessinée est André Sève (1913-2001), ordonné prêtre assomptionniste en 1933.
Il entre à la Maison de la Bonne Presse en 1943, puis devient rédacteur en chef du journal Bayard en 1946.
En 1973, on lui confie la revue missionnaire Peuples du Monde.
Scénariste de plusieurs bandes dessinées sous divers pseudonymes, André Divajeu (Le Chevalier inconnu), Jean Quimper (Thierry de Royaumont), Marie-Paul Sève (Monsieur Vincent), il réalise Jésus de Nazareth sous son vrai nom.
Il collabore à de nombreuses revues religieuses, comme La Croix, Panorama aujourd’hui ou Le Pèlerin, et publie au Centurion des livres spirituels parmi lesquels Trente minutes pour Dieu.

Le dessinateur Loÿs Pétillot nait en 1911 en Cochinchine (au sud de l’actuel Vietnam).
Il fait ses débuts dans la bande dessinée en 1945 avec la série Bob et Bobette, aux Éditions Dargaud. Cette bande dessinée parait à partir de 1946 dans le périodique Bob et Bobette, où Pétillot dessine également des aventures de science-fiction telles que Radarius et S.O.S. étoile. Il travaille en parallèle pour Fillette, illustrant des romans, ainsi que pour la Collection Cendrillon. Bob et Bobette ayant cessé de paraître, Pétillot collabore au Journal des Pieds Nickelés où il signe Le Chemin de la gloire (1948) et au magazine OK avec Les derniers jours de Pompéï (1949) et Tsi la femme pirate (1949). En 1950, Pétillot entre à la Bonne Presse, fournissant des illustrations et des bandes dessinés aux divers titres du groupe : Le Pèlerin, Bernadette (où il publie Feux sur la sierra en 1951) et Bayard. Sa première grande réalisation pour l’hebdomadaire Bayard est Le chevalier inconnu, sur un scénario d’André Sève.
Après une Vie de Jésus (1953-1955), Pétillot crée en 1956 la série Bill Jourdan, un western (sur un scénario de Jean Acquaviva). Pétillot quitte la Bonne Presse en 1965 pour entamer une collaboration avec la télévision de l’ORTF.
Il réalise des illustrations pour faire deviner des mots aux candidats de l’émission Le mot le plus long, ancêtre
Des chiffres et des lettres.
Par la suite, il illustre pour France-Soir Les Enquêtes du Commissaire Bourrel d’après la série policière française Les Cinq Dernières Minutes. Installé à Saint-Quay-Portrieux, il se charge au début des années 1980 des illustrations pour des ouvrages destinés à la jeunesse (Les Corsaires racontés aux enfants, L’Age de bronze…), en particulier pour les Editions Ouest-France.
Il meurt le 18 novembre 1983, âgé de 72 ans, à Saint-Quay-Portrieux (Côtes-d’Armor), près des paysages qu’il aimait tant.
Son trait réaliste prend toute son ampleur pour dessiner les animaux et les bateaux. Pour cette bande dessinée consacrée à Jean-Marie Vianney, il reproduit les traits de ce célèbre prêtre aux grands yeux bleus pleins de bonté.

Kristol Séhec
Jean-Marie Vianney curé d’Ars, 54 pages, 16,90 euros. Editions du Triomphe.
Illustrations : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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