mercredi 1 octobre 2025

LA LETTRE D' INFORMATION DE L' OBSERVATOIRE DE L' IMMIGRATION ET DE LA DÉMOGRAPHIE !

 

Les ressortissants étrangers sont 5 fois plus souvent mis en cause pour violences sexuelles dans les transports en commun

Courriel de Observatoire de l'immigration et de la démographie : Les ressortissants étrangers sont 5 fois plus souvent mis en cause pour violences sexuelles dans les transports en commun

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Lettre d’information n°83
du mercredi 1er octobre 
2025

L’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) est une structure d’étude et d’information relative aux évolutions démographiques et migratoires, destinée aux décideurs ainsi qu’à l’ensemble des citoyens intéressés par ces sujets.

Nous apportons une vision rationnelle et dépassionnée au débat public, en puisant aux meilleures sources disponibles : statistiques publiques, travaux de chercheurs spécialisés, analyses juridiques.

Votre point d’information
sur l’immigration et la démographie

  • Immigration et délinquance : les derniers chiffres dans les transports en commun | Retrouvez les éclairages de l'OID sur les récentes données du ministère de l'Intérieur
  • Comprendre la situation migratoire au Royaume-Uni | Les explications de l'OID sur les récentes manifestations 
  • Immigration « régulière » ou irrégulière : une distinction obsolète ? | Nicolas Pouvreau-Monti dans Le Figaro

Immigration et délinquance : les derniers chiffres dans les transports en commun 
Retrouvez les éclairages de l'OID sur les récentes données du ministère de l'Intérieur
Le SSMSI, Service statistique ministériel de la sécurité intérieure, a publié les données relatives aux crimes et délits perpétrés dans les transports en commun en 2024.
 
 Ces chiffres, quoique différents de ceux de la criminalité en général (non encore actualisés), présentent des données intéressantes concernant la part des étrangers parmi les mis en cause et les victimes.

Il convient de rappeler que les personnes de nationalité étrangère représentent environ 8,2% de la population en France (INSEE, 2023). 
 
Pourtant, dans les transports en commun, les étrangers représentent 41% des mis en cause pour violences sexuelles – soit une surreprésentation d'un facteur 5. 
 
 En moyenne, les étrangers sont donc cinq fois plus représentés parmi les auteurs présumés d'agressions sexuelles dans les transports par rapport à leur poids démographique.

Cette surreprésentation se vérifie également pour les autres types de crimes et délits, tels que les vols sans violences (9,75 fois plus représentés) ou avec violence (6,5 fois plus) :
Ces chiffres sont d'ailleurs nettement plus élevés qu'en 2016, première année de la série diffusée : la part des étrangers parmi les mis en cause pour violences sexuelles dans les transports a augmenté de 9 points.

Les données diffusées permettent également d'accéder au détail des aires géographiques d'origine des mis en cause. 
 
Au delà des transports publics, ce phénomène de surreprésentation des étrangers est aussi parfaitement attesté dans la délinquance générale :
Si une partie de ces écarts peut être expliquée par des facteurs socio-économiques (liés au profil de l'immigration reçue en France), tous ne le sont pas, ainsi que l'a démontré le sociologue Hugues Lagrange : « lorsqu’on tient compte des différences de milieu social, les écarts liés à l’origine culturelle ne disparaissent pas ».
 
Graphique extrait de l'ouvrage "Le Déni des cultures" (Hugues Lagrange - 2011)

Comprendre la situation migratoire au Royaume-Uni 
 
Les explications de l'OID sur les récentes manifestations
Alors que le Royaume-Uni connaît d'importantes manifestations anti-immigration depuis plus d'un mois, il apparaît utile d'aborder la question migratoire britannique sur la base des faits saillants constatés ces dernières années, afin de comprendre les ressorts de cette opposition latente.
 
Retrouvez ci-dessous le rapport "Taking Back Control" du Centre for Policy Studies :
Au long cours, la politique migratoire du Royaume-Uni a connu un tournant majeur avec l'élection de Tony Blair en tant que Premier ministre en 1997.
 
 Au cours des 25 années ayant précédé son arrivée au pouvoir (entre 1973 et 1997), le solde migratoire cumulé au Royaume-Uni – c’est-à-dire la différence entre les entrées et les sorties du territoire – a été de 68 000 personnes environ ; au cours des 25 années qui l'ont suivie (entre 1997 et 2022), ce solde migratoire a été de quasiment 6 millions de personnes, soit près de 100 fois plus élevé que sur la période précédente.

Cette immigration a connu une accélération et un changement de nature sans précédent à compter de 2020, du fait de la politique migratoire très ouverte mise en œuvre après la sortie de l'Union européenne.
 Elle est alors essentiellement portée par des flux extra-européens (provenant d'Inde, du Pakistan, du Nigeria...) et ses proportions dépassent de loin ce qui existait précédemment : une immigration nette de 2,2 millions de personnes est arrivée au Royaume-Uni en trois ans seulement (entre 2022 et 2024).

De là naît un changement démographique majeur : 18% de la population de l'Angleterre et du Pays de Galles est aujourd'hui  née à l'étranger (davantage qu'aux Etats-Unis), un phénomène plus marqué encore dans certaines agglomérations comme Londres, où près de la moitié de la population est née en dehors du Royaume-Uni.

Autre témoin de ce changement démographique, en 2023, 32% des naissances enregistrées en Angleterre et au Pays de Galles étaient issues d’une mère née à l’étranger.
 Ces chiffres sont comparables à ceux que connaît la France, ou 34% des naissances enregistrées en 2023 concernaient au moins un parent né à l'étranger.

Les externalités négatives de cette vague d'immigration sont nombreuses. La crise du logement est un sujet politique majeure outre-Manche ; il est évalué que le déficit de logements au Royaume-Uni est dû à 90% à l’immigration. La moitié des logements sociaux à Londres sont occupées par des personnes nées à l’étranger.

Parallèlement à cela, la surreprésentation des étrangers dans les données de la délinquance et de la criminalité, notamment dans les affaires d’atteintes sexuelles, a spécialement marqué l’opinion.
 Le nombre de ressortissants étrangers condamnés pour des infractions sexuelles a augmenté de 62 % entre 2021 et 2024.

Pourtant, les électeurs britanniques ont voté à 5 reprises pour un contrôle plus ferme de l'immigration : lors du Brexit, qui s'est largement décidé sur ce sujet ; et en donnant par quatre fois une majorité parlementaire au Parti conservateur, qui s'était engagé à réduire significativement les flux.
 
Retrouvez l'analyse de Nicolas Pouvreau-Monti, invité de "Face à l'Info" (CNEWS) :
Intervention de Nicolas Pouvreau-Monti | « Manifestations à Londres : comment en est-on arrivé là ? »

Immigration « régulière » ou « irrégulière » : une distinction obsolète ? |

 Nicolas Pouvreau-Monti dans Le Figaro

Dans une tribune parue dans Le Figaro, le directeur de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie revient sur la très forte porosité existant entre les immigrations « régulière » et « irrégulière ».
Retrouvez la tribune de Nicolas Pouvreau-Monti :
L'« Enquête longitudinale sur l’intégration des primo-arrivants » (publiée par la Direction générale des étrangers en France) permet de constater que 26% des étrangers extra-européens auxquels a été remis un premier titre de séjour en France n’avaient aucun papier au moment de leur arrivée sur le territoire.

Il s'agit d'un exemple flagrant d'une immigration irrégulière « régularisée » a posteriori.
 Ainsi, la frontière demeure floue entre régularité et irrégularité, d'autant qu'une personne peut traverser plusieurs fois chaque situation au cours de son parcours migratoire.

Le cas des étrangers venus en France pour solliciter le statut de réfugié est particulièrement éloquent.
 
 Le plus souvent, ils entrent sur le territoire en situation irrégulière ; puis l’enregistrement de leur dossier leur vaut l’octroi d’un statut régulier de « demandeur d’asile » ; enfin, le rejet définitif de leur demande (soit la moitié des cas l’an dernier) les fait rebasculer dans le champ de l’irrégularité. 
 
 Neuf déboutés sur dix se maintiennent néanmoins sur le territoire après un tel rejet, dans la perspective d’une régularisation ultérieure… qui les fera de nouveau basculer du bon « côté ».
En cela, ces catégories sont inopérantes pour penser les phénomènes migratoires contemporains. 
D'autant que l'immigration, fût-elle légale ou illégale, s'auto-alimente via des phénomènes diasporiques bien connus.

Le démographe Gérard-François Dumont l'exprime ainsi : « l’immigration crée l’immigration. […] 
À partir du moment où des membres d’une communauté s’installent quelque part, ils jouent le rôle de guichet d’accueil pour d’autres personnes de la même origine ».

Dans ce contexte, les appels récurrents de certaines voix militantes ou institutionnelles à « ouvrir de nouvelles voies légales d’immigration » pour mieux tarir les migrations illégales apparaissent infondées.
 
 Le nombre annuel de nouveaux titres de séjour (mètre-étalon de l'immigration légale) a triplé en France depuis les années 1990 ; et, pour autant, le nombre de personnes en situation irrégulière inscrites à l'AME a également triplé.

Il faut penser l’immigration comme un tout cohérent, dont les réalités ne se divisent pas hermétiquement entre des frontières statutaires vite franchies. 
 
 Le sujet n’est pas d’échanger moins de flux irréguliers contre plus de flux réguliers.
 
 L’enjeu est bien plutôt de reprendre une capacité de contrôle politique sur l’ensemble des flux migratoires, qu’il s’agira de ramener à des niveaux raisonnables et de faire correspondre, enfin, à l’intérêt du pays.
Retrouvez la tribune de Nicolas Pouvreau-Monti :
Nicolas Pouvreau-Monti | « La distinction entre immigration régulière et irrégulière n'est pas vraiment pertinente » (Le Figaro)


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