lundi 2 décembre 2024

LES QUATRE VINGT ANS DE MYSTÈRE DE MICHEL POLNAREFF ........;

TRIBUNE LIBRE !

Michel Polnareff : 80 ans de mystère

Capture d'écran
Capture d'écran

 

Histoire de fêter ses huit décennies, Michel Polnareff repart en tournée et sort un nouvel album, avec cette chanson en guise d’apéritif : Sexcetera

Son dernier titre inédit, L’Homme en rouge, remonte déjà à 2015. 

Et, comme il y a presque dix ans, le même sentiment prédomine : une sorte de silence gêné.

En effet, comment l’artiste ayant pondu des merveilles telles que Holidays, Le Bal des Laze, Love Me Please Love Me ou Lettre à France a-t-il pu poser un tel colombin musical ?

 

Victime du wokisme ambiant ?

Car au-delà des arrangements pachydermiques, de mélodie il n’y a pas, et de paroles mieux aurait valu qu’il n’y eût point, Michel Polnareff cédant ici à l’air du temps : « Il m’a dit qu'il n’était pas elle/Elle m’a dit qu’elle n’était pas lui/Elle m’a dit je suis un presqu’il et mon copain est un presqu’elle. » 

Pour retrouver texte aussi niais, il n’y a guère que le Troisième Sexe, d’Indochine ; c’est dire l’ampleur du désastre. 

Les plus indulgents font le lien avec Je suis un homme, tel Le Figaro, qui y voit « un sujet sur mesure ». 

 Le problème, c’est que comparaison n’est pas forcément raison, cette chanson ayant alors, et au contraire, eu pour but de lever toute ambiguïté quant à la sexualité du jeune chanteur androgyne qu’il était alors.

La raison de ce plaidoyer ? 

On la trouve dans ses Mémoires, Polnareff par Polnareff (Grasset 2004), écrits à quatre mains avec Philippe Manœuvre, l’éminent critique rock qu’on sait : « Le 4 juin 1970, à Rueil-Malmaison, un spectateur saute sur scène, se jette sur moi et me roue de coups. 

Après m’avoir donné un coup de poing très bas sous la ceinture, il m’en donne un en plein visage. Je tombe en arrière.

 M’assomme contre le piano. Panique générale. L

les CRS interviennent en matraquant absolument tout le monde, agresseur, fans, musiciens, organisateurs. »

 

Bref, toute une époque.

 Résultat ? Notre homme décide de lever de la fonte, tentant de se sculpter un corps athlétique, et pratique assidûment le karaté, discipline dans laquelle il devient rapidement ceinture noire.

Je suis un homme : les révélations de Pierre Delanoë

Puis, histoire de lever toute forme de malentendu à propos de sa masculinité, il demande au parolier Pierre Delanoë de lui écrire le Je suis un homme en question en partant de ce refrain rédigé par ses soins : « Je suis un homme,/Quoi de plus naturel en somme/Au lit, mon style/Correspond bien à mon état civil. » 

Et son nouvel acolyte d’en remettre une couche : « Les gens qui me voient passer/Dans la rue me traitent de pédé/Mais les femmes qui le croient/N’ont qu'à m’essayer. »

 Pas très gay-friendly, tout ça…

Cité par Christian Eudeline dans son essai Polnareff, le roi des fourmis (Éclipse, 1997), Pierre Delanoë révèle : « Il était tellement paumé, ce Polnareff-star qui, à ce moment-là, cassait la baraque et dont les affiches recouvraient les murs de Paris. 

Il était tellement pitoyable que je lui ai dit "Écoute, je vais te faire cette chanson gratuitement et je ne la signerai pas". Je ne l’ai donc pas signée et je ne le regrette pas. »

 

Ses fesses s’affichent

À propos d’affiches, il y a encore celle qui suscite un assez beau tollé dans le registre ambivalent, celui de son postérieur – passablement mou et plat, mais il débute tout juste sa période sportive – dévoilé à l’occasion de son spectacle, Polnarévolution, en octobre 1972.

 « Voyez qu’un petit cul peut amener de grandes choses », s’amuse-t-il. Interrogés par la télévision, les Français sont divisés. 

« Ça me semble un peu cucul, c’est le mot », affirme l’un, tandis qu’une autre s’exclame : « Quelle horreur ! »

En décembre de la même année, il est donc condamné par la Justice à une amende de 60.000 francs.

L’occasion, pour lui, de faire amende honorable, non sans humour, avec une nouvelle affiche où il pose une nouvelle fois tout nu, mais de face, un chapeau masquant cette virilité qu’il estimait offensée. 

Avec le recul, tout cela paraît bien enfantin. 

La nudité et la sexualité supposée déviante ou non étaient alors plus sujets à blagues qu’à thèses universitaires tant savantes que militantes.

Paradoxalement, c’est lorsque Michel Polnareff ne se prenait pas trop au sérieux qu’il signa le meilleur de ses chansons. 

Aujourd’hui, tentant de se laisser porter par l’air du temps, cette ambition de feuille morte, il aurait tendance à pontifier, enfermé qu’il est dans son personnage d’amiral d’opérette et, surtout, à ne plus rien composer d’inspiré.

 Quel dommage, à son âge, pour cet artiste surdoué, titulaire d’un premier prix de conservatoire à douze ans seulement et qui, sa première guitare achetée, pond illico les trois accords qui deviendront  La poupée qui fait non

 Ce premier succès, il exige qu’il soit enregistré à Londres avec, comme musiciens, rien de moins que Jimmy Page et John Paul Jones, futurs fondateurs du groupe Led Zeppelin.

Le reste est à l’avenant, tant est grande alors son exigence artistique. 

Ses compositions sont renversantes de beauté, surtout quand il se frotte au jazz, avec Né dans un ice-cream, ou aux arrangements symphoniques à l’occasion de Goodbye Marylou

Alors, qu’il soit beaucoup pardonné à celui qui nous a tant donné. 

Ce qui n’interdit pas de poser cette question consistant à se demander comment un tel artiste a pu dégringoler si bas dans l’autosatisfaction la plus bouffie. 

C’est peut-être cela, le mystère Michel Polnareff.

 
Nicolas Gauthier
Par Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain      https://www.bvoltaire.fr/michel-polnareff-
 
 
 
COMMENTAIRE :

Jmlb
 
Souvenirs ! 

Il est loin le temps où tu jouait du piano à la Crémaillère sur la place du Tertre à Montmatre ou sur les marches du Sacré-Coeur  OÙ   l' on chantaient en coeur  avec les copains "   La Poupée qui fait NON "  !!!    
 Moi, je suis resté à Montmatre encore quelques Années et toi , tu as suivi ton destin !

Affectueusement 
j-m 

ÉCONOMIE : LA DÉRIVE DES FINANCES PUBLIQUES QUI DURE.........

 TRIBUNE LIBRE !

France. 

Un problème structurel, pas seulement budgétaire


Le problème principal n’est pas uniquement budgétaire, mais bien structurel.

 Faut-il attendre que la situation se détériore davantage pour agir, alors que le déficit public atteint déjà 5,6 % du PIB ? 

En France, nous assistons à une dérive des finances publiques qui dure depuis plusieurs mois, avec des prévisions inquiétantes pour l’avenir. 

L’an dernier, le déficit était de 5,1 %, alors que la règle européenne impose un déficit inférieur à 3 %. 

Cette année, il est de 5,6 % et devrait atteindre 6,2 % voire 7 % l’année prochaine, peut-être même 8 %. 

C’est préoccupant pour la France et pour l’Europe, car la moyenne européenne est bien en dessous de 3 %.

 La France risque ainsi de devenir le « mauvais élève » de l’Europe.

Personne n’a intérêt à ce que la France soit faible sur le plan des finances publiques.

 Comment corriger cette situation au plus vite et de manière efficace ? 

Bercy (le ministère des Finances) souligne que le principal facteur du déficit est l’augmentation des dépenses des collectivités locales.

 En particulier, les dépenses de personnel dans les communes augmentent beaucoup plus vite que la croissance économique (qui est à 1 %). 

Mais ce n’est pas le seul problème, car l’État, pour réduire son propre budget, transfère des charges aux collectivités sans leur fournir de ressources supplémentaires.

 Cela aggrave la situation financière du pays.

 

Le risque européen et la confiance des marchés financiers

Au niveau européen, Bruxelles dépend de la France.

 Le véritable risque ne réside pas dans l’Europe elle-même, mais dans une éventuelle perte de confiance des investisseurs envers la France. 

En effet, la France ne se finance pas uniquement par ses citoyens, mais aussi par des fonds étrangers, comme les fonds de pension qui achètent de la dette publique française. 

C’est ici que se situe le problème. 

Si Bruxelles détecte un manque de confiance des investisseurs envers la France, cela pourrait avoir un effet contagieux dans toute l’Europe. 

Si la France devient perçue comme un risque, cela pourrait entraîner une crise de confiance pour l’ensemble de la zone euro, ce qui serait catastrophique, surtout dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, notamment avec les États-Unis.

Actuellement, plus de 50 % de la dette française est détenue par des investisseurs étrangers.

 Cela s’explique par le fait que la France dépense plus qu’elle ne génère de recettes fiscales. 

Certes, les citoyens français, notamment à travers l’assurance-vie, financent une grande partie de la dette, mais cela ne suffit pas.

 C’est pourquoi la France doit faire appel à des investisseurs étrangers pour financer sa dette. 

Cela fonctionne tant que l’ensemble de la zone euro affiche une situation budgétaire relativement saine, avec un déficit inférieur à 3 %, ce qui inspire confiance. 

C’est ce qui permet à la dette européenne de rester attractive, mais ce scénario pourrait changer.

 

Le danger de la défiance envers la France et la fracture de la zone euro

Le plus grand danger réside dans la méfiance croissante envers la France au sein de la zone euro. 

Cela pourrait entraîner une fracture de l’Eurozone, et la France pourrait devenir le maillon faible, ce qui est particulièrement risqué.

 La France est à un point critique, sur le fil du rasoir, avec un premier déficit qui pourrait franchir la « ligne rouge » et entraîner une déstabilisation économique – une situation plus qu’inquiétante.

Les dernières projections des dépenses publiques pour les trois prochaines années montrent que la trajectoire budgétaire de la France se détériore.

 Cela explique la tension actuelle au sein du Parlement.

 Il est donc urgent de réformer les grands services publics.

 Comme le souligne la Cour des comptes, des économies massives sont nécessaires, mais cela est difficile à réaliser, surtout dans des secteurs déjà en difficulté comme l’hôpital ou l’éducation.

 

Des réformes structurelles plutôt que de simples économies budgétaires

Le problème n’est pas simplement une question de réductions budgétaires, mais de réformer en profondeur le fonctionnement des services publics.

 Investir dans des services publics qui ne fonctionnent pas ne servira à rien.

 Il est impératif de repenser la structure même de ces services, non pas pour des raisons politiques ou électoralistes, mais pour trouver des solutions durables. 

 Malheureusement, ce sujet est constamment repoussé, malgré la détérioration des services publics et le mécontentement croissant des citoyens, notamment des classes moyennes, qui craignent de sombrer dans la pauvreté.

Le « ce n’est pas le moment » est une excuse qui ne peut plus durer. 

Si nous continuons à repousser la réforme, la crise finira par devenir une réalité. 

Il ne s’agit pas seulement de l’avenir financier de la France, mais aussi de la stabilité de l’ensemble de la zone euro.

 

Le courage politique nécessaire

Le véritable défi n’est plus uniquement économique, il s’agit d’un véritable courage politique.

 Il est essentiel de restaurer la confiance des citoyens, notamment des classes moyennes, qui se sentent laissées pour compte, et qui perçoivent la politique publique comme un système jetant sans cesse de l’argent dans un puits sans fond. 

Ce mécontentement s’est déjà exprimé lors du mouvement des « gilets jaunes ».

 Pourtant, la situation ne s’améliore pas, bien au contraire, et la dégradation des services publics se poursuit.

Il est donc urgent de repenser en profondeur l’organisation des services publics, afin de les rendre plus efficaces et plus adaptés aux besoins réels des citoyens. 

 

Si cette réforme continue d’être retardée, la crise, qui paraît encore lointaine, deviendra inévitable – non seulement pour la France, mais aussi pour l’ensemble de l’Europe.

Par Jean-Luc Ginder,  Economiste

Illustration : pixabay (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2024 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine



 
ET AUSSI 


France. Un problème structurel, pas seulement budgétaire

Vidéo  :  https://www.youtube.com/watch?v=If2rMTRsIZ4


POLITIQUE : POUR OU CONTRE L' APOLOGIE DU TERRORISME ? LIBERTÉ D' EXPRESSION !

 TRIBUNE LIBRE !

Pour ou contre l’apologie du terrorisme ?


par

28 novembre 2024 |

 Politique

Pour ou contre l’apologie du terrorisme ?

Les médias ont récemment annoncé que La France Insoumise souhaitait en finir avec le délit d’apologie du terrorisme. 

Voici une analyse de cette polémique par Éric Delcroix qui, comme Elon Musk, a une conception radicale de la liberté d’expression. 

Mais pouvait-il en être autrement ? 

Cela n’étonnera pas les lecteurs réguliers de ses textes précieux sur la justice et la liberté d’expression.


Polémia


LFI et l’abrogation du délit d’apologie du terrorisme

Il est toujours irritant de devoir donner raison à des gens qui justifient ordinairement notre mépris et notre rejet. 

Mais la raison est la raison et, surtout sur des sujets graves, il importe de ne pas céder à la passion et donc de dire ce qui est. 

C’est ainsi que, ici même (voyez « Marine face à la justice, la séparation des pouvoirs » – mis en ligne le 19/11), il m’a fallu convenir que Jean-Luc Mélenchon avait eu raison, quand il était député national en 2018, de s’opposer à une perquisition de ses locaux politiques en criant :

« Je suis la République ! ».

Aujourd’hui, tout l’établissement politique, encore pour une mauvaise raison, s’en prend de nouveau à La France insoumise (LFI), parce qu’elle voudrait abroger le délit d’apologie du terrorisme introduit tardivement dans le Code pénal (2014) en un nouvel article 421-2-5. 

 Toutefois LFI, comme Mélenchon qui n’avait pas osé soutenir devant le Tribunal sa proclamation, demande en réalité que ce délit soit retiré du Code pénal pour être tout de même ré-inséré dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse, plus protectrice des intérêts du justiciable. 

 Grandes gueules à 100 %, mais demi mesure de quart de révolutionnaires…

 

Liberté d’expression et apologie du terrorisme

De 1881 jusqu’à 1992, l’apologie du terrorisme n’était pas réprimée. 

Elle a été créée en 1992, insérée dans la loi régissant la presse avant d’être transférée dans le Code pénal en 2014. 

Et auparavant ? Non, de 1881 à 1992 nous vivions avec un sens de la liberté d’expression qui s’est peu à peu dissoute dans les bons sentiments. 

Durant la guerre d’Algérie le rebelles du FLN n’étaient pas avares de crimes terroristes et pourtant le législateur français s’était refusé de créer le délit d’apologie du terrorisme.

Les auteurs du Traité du droit de la presse[i] en 1969, Henri Blin président de chambre à la Cour de cassation, 

Albert Chavanne et Roland Drago, professeurs aux facultés de droit de Lyon et Paris considéraient qu’il était légitime que la loi ne réprimât que les apologies de crimes et délits de droit commun, aussi regrettaient-ils qu’y ait (déjà) été ajouté l’apologie des crimes de guerre et celle de collaboration avec l’ennemi. Ils écrivaient :

« Le choix de ces infractions très graves ne soulève aucune difficulté à l’exception des deux dernières dont la poursuite risque de recouvrir en fait des procès politiques. (…) 

Malgré [l’ordre public] il semble très inopportun d’incriminer pénalement des apologies qui ne seraient pas celles de crimes et délits de droit commun. »

 Et de mentionner les lois peu exemplaires à cet égard du Brésil, du Nicaragua et de l’URSS[ii].

Plutôt que de chercher simplement à remettre l’apologie du terrorisme dans la loi de 1881, la proposition de loi de LFI aurait dû avoir pour objet son abrogation pure et simple, pour revenir au statu quo ante d’avant 1992. 

D’autant que leur but est de pouvoir librement défendre la cause palestinienne, ce pourquoi il est impératif d’abolir une loi qui, par nature et de toute façon, impose au juge une partialité politique systémique.

N’oublions pas que toutes les résistances en combat asymétriques ont utilisé le terrorisme, mis à part le Mahatma Gandhi.

 

L’apologie du terrorisme des vainqueurs reste libre : « Vae victis ! »

Maintenant, en dehors malheureusement des gens de LFI, le reste de notre classe politique soutient bec et ongles le maintien du délit d’apologie du terrorisme tel quel, alors qu’elle la pratique impunément et par système pourvu que les terroristes soient vainqueurs ou consensuellement à la mode.

Où ces emplumés ont-ils la tête, quand ils célèbrent le 14 juillet, érigé par la République en fête nationale, alors que ce fut en 1789 une journée de lynchages lors de laquelle le vieux marquis de Launey a subi le sort de Samuel Paty (en 2020), comme Jacques de Flesselle, prévôt des marchands de Paris qui voulait empêcher le pillage des commerces, et quelques dizaines d’invalides préposés à la garde de la Bastille ?

Quel procureur oserait poursuivre, quel juge oserait condamner les élus départementaux ou régionaux qui placent sous les vocables de Danton ou Robespierre des collèges et des lycées.

 Et Paris n’a-t-il pas, depuis belle lurette, sa rue Danton ?

Inconséquences, mensonges et hypocrisies, qui permettent de porter au Panthéon un Manouchian, exécuté par les Allemands parce qu’il commettait des attentats meurtriers contre leurs soldats, attentats qui, commis en Algérie entre 1954 et 1962 contre nos propres soldats, étaient condamnés à bon droit par notre justice comme crimes terroristes, avec à la clef également la peine de mort.

Toujours la vielle antienne des censeurs de partout et toujours, pour le bien combattre le mal : communistes gentils, Soljenitsyne méchant ; gouvernement algérien gentils, Boualem Sensal méchant !

LFI n’ose pas, le Conseil constitutionnel n’ose pas, la Cour de cassation n’ose pas, le Conseil d’État n’ose pas, la Cour européenne des droits de l’homme n’ose pas…

Osez sacrebleu : vive la Liberté !

Par Éric Delcroix
28/11/2024

Notes

[i]Dit Code Barbier, Librairie technique, 1969,
[ii]Idem, § 308.

4 JOURS DE TRAVAILLE /SEMAINE : ENCORE UNE BONNE IDÉE ? SYNDICALE ?

 


La semaine de 4 jours dans cette entreprise a entraîné sa liquidation

Dans un livre, Julien Le Corre partage son expérience de transition de son agence de communication vers une semaine de quatre jours pour ses 20 salariés, tout en maintenant leur salaire. 
 
Cependant, dix-huit mois plus tard, l'entreprise a dû fermer ses portes. 
 
 
Photo d'illustration © Mourad ALLILI/SIPA
Photo d'illustration © Mourad ALLILI/SIPA
 

La semaine de quatre jours (ou plus précisément, la semaine condensée en quatre jours) sans perte de salaire est souvent perçue comme le Graal de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. 

Selon un récent sondage, 77% des actifs se disent favorables à travailler quatre jours par semaine au lieu de cinq, sans diminution du nombre total d’heures.

 Ce chiffre grimpe même à 83% chez les 25-34 ans, confirmant l’attractivité de ce modèle auprès des jeunes actifs.

Entreprises françaises : « Nous ne sommes qu’au début des plans sociaux », s’alarme Philippe Herlin

Cette adhésion s’étend à tous les actifs, quels que soient leur milieu social, leur âge ou leur sexe, souligne l’étude. 

L’ancien Premier ministre Gabriel Attal y voyait même une opportunité d’apporter « plus de souplesse à ceux qui le souhaitent ». 

Cependant, les résultats de cette organisation du travail varient selon les entreprises qui l’ont expérimentée, avec des succès mitigés. 

Pour Julien Le Corre, entrepreneur dans le secteur de la communication, cette approche a malheureusement conduit à un échec retentissant comme le révèle BFMTV.

 

Une liquidation en 18 mois

Dans son livre Jour Off, Julien Le Corre raconte comment la mise en place de la semaine de quatre jours pour ses 20 salariés a conduit à la liquidation de son entreprise, YZ, en moins de 18 mois. 

Séduit par l’idée de libérer ses salariés et sa propre entreprise de la vie de bureau, il introduit cette nouvelle organisation en 2020, en pleine crise sanitaire, après avoir généralisé le télétravail.

 Bien que l’initiative ait commencé dans l’enthousiasme, elle a rapidement entraîné une perte de clients et un effondrement de la croissance. 

Malgré sa conviction initiale sur les gains de productivité, il reconnaît que cette décision a affaibli et désolidarisé son équipe, menant à l’échec de l’expérience.

À partir de novembre 2020, Julien Le Corre met en place la semaine de quatre jours dans son entreprise avec un vendredi non-travaillé pour tous.

 Bien que 80% des salariés soient satisfaits un mois après, il reconnaît plusieurs erreurs : la durée trop courte pour évaluer l’impact, et le choix de sanctuariser le vendredi comme jour de repos, ce qui a compliqué l’organisation et réduit la disponibilité des équipes vis-à-vis des clients. 

Bien que l’entreprise ait connu une croissance et des recrutements en 2021, des tensions sont apparues lorsque des urgences ont nécessité de travailler le vendredi, créant frustrations et conflits. 

Cette organisation n’a pas permis de retenir les talents et a diminué la cohésion, certains travaillant le vendredi tandis que d’autres en bénéficiaient comme jour de repos.

Au fil des mois, la productivité de l’entreprise de Julien Le Corre diminue, alors que ses concurrents, travaillant cinq jours par semaine, continuent de progresser, créant un retard important. 

La combinaison télétravail et semaine de quatre jours pèse de plus en plus sur l’activité, et en juillet 2022, la chute est inexorable : les clients partent, la trésorerie fond, et les comptes passent dans le rouge.

 En réponse, l’entreprise suspend l’expérimentation, mais en septembre, la semaine de quatre jours est définitivement abandonnée, bien que le télétravail soit maintenu.

 Cependant, il est trop tard : l’entreprise perd de l’argent chaque mois et ne parvient plus à attirer de nouveaux projets. 

Après de nombreux licenciements, la liquidation judiciaire est prononcée en octobre 2023. 

Julien Le Corre termine son récit en énumérant les erreurs qui ont conduit à cet échec, tout en esquissant des pistes pour repenser le travail sans sacrifier son entreprise.

 

Source   https://www.valeursactuelles.com/societe/


ET AUSSI


Auto-entrepreneurs (Micro-entreprise) : les changements à prévoir en 2025


L’année 2025 apporte son lot de modifications pour les auto-entrepreneurs en France.

 De l’ajustement des seuils de TVA à la généralisation progressive de la facturation électronique, en passant par la hausse des cotisations sociales, ces changements auront un impact significatif sur la gestion des micro-entreprises. Voici un aperçu détaillé pour vous préparer efficacement.

 

Hausse des cotisations sociales pour les professions libérales

Les professions libérales affiliées au régime général (SSI) verront leurs cotisations sociales augmenter progressivement jusqu’en 2026.

 Initiée en juillet 2024, cette hausse vise à renforcer la protection sociale, notamment en matière de retraite complémentaire.

  • Étapes de l’augmentation :
    • Juillet 2024 : passage de 21,10 % à 23,20 %.
    • Janvier 2025 : passage à 24,60 %.
    • Janvier 2026 : stabilisation à 26,10 %.

 

Les professions libérales affiliées à la CIPAV ne sont pas concernées par une nouvelle hausse en 2025, mais elles ont déjà connu un ajustement en 2024, passant de 21,2 % à 23,2 %. 

Ces évolutions permettront une meilleure couverture retraite pour ces catégories d’auto-entrepreneurs.

 

Nouveaux seuils de TVA

À compter du 1er janvier 2025, les seuils de franchise en base de TVA seront modifiés afin de s’aligner avec les directives européennes :

  • Prestations de services :
    • Seuil de base : 37 500 € (contre 36 800 € en 2024).
    • Seuil majoré : 41 250 € (contre 39 100 € en 2024).
  • Activités d’achat et de vente de biens :
    • Seuil de base : 85 000 € (contre 91 100 € en 2024).
    • Seuil majoré : 93 500 € (contre 101 000 € en 2024).

Sortie du régime de franchise de TVA : La période de tolérance en cas de dépassement est réduite à un an. 

En cas de dépassement du seuil de base, la TVA devra être facturée dès l’année suivante. 

Pour un dépassement du seuil majoré, la TVA est applicable immédiatement.

 

 

Fin de la condition d’exclusivité pour les services à la personne

À partir de 2025, les auto-entrepreneurs exerçant dans les services à la personne (SAP) ne seront plus tenus de se consacrer exclusivement à cette activité pour bénéficier d’avantages fiscaux tels que la TVA réduite à 10 % et le crédit d’impôt pour leurs clients. 

Cependant, des conditions s’appliquent :

  • Les activités annexes ne doivent pas dépasser 30 % du chiffre d’affaires total.
  • Une comptabilité distincte est obligatoire pour les activités de SAP.

Le non-respect de ces règles entraînera la perte des avantages fiscaux et l’annulation de l’enregistrement en tant que SAP.

 

Généralisation de la facturation électronique

La facturation électronique sera progressivement obligatoire pour les auto-entrepreneurs selon le calendrier suivant :

  • 1er septembre 2026 : réception obligatoire des factures électroniques pour toutes les entreprises, y compris les micro-entrepreneurs.
  • 1er septembre 2027 : obligation d’émettre des factures électroniques pour les micro-entreprises.

Ce changement vise à moderniser les échanges commerciaux et simplifier les obligations fiscales. Les auto-entrepreneurs sont encouragés à adopter dès maintenant des outils numériques pour anticiper cette transition.

 

Rappel : plafonds de chiffre d’affaires inchangés

En 2025, les plafonds annuels de chiffre d’affaires restent identiques :

  • 188 700 € pour les activités commerciales d’achat-vente et d’hébergement.
  • 77 700 € pour les prestations de services et les activités libérales.

Ces plafonds permettent aux auto-entrepreneurs de continuer à bénéficier du régime fiscal simplifié.

L’année 2025 s’annonce comme une étape importante pour les auto-entrepreneurs. 

Ces ajustements nécessitent une préparation minutieuse pour rester en conformité tout en optimisant son activité.

 Les plafonds sont finalement très peu augmentés, asphyxiant toujours plus les micro-entrepreneurs.

 

Illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine



TURBULENCES POLITICIENNES ET MÉDIATIQUES ! LA CHUTE D' UN HOMME ?



REVUE DE PRESSE !

Arnaud Benedetti au JDD : Menace de censure ou l’effondrement d’un système et la chute d’un homme

Le président de la République a-t-il précipité sa chute en décidant de dissoudre l’Assemblée ? ABACA / © De Sakutin Stephane/Pool

Par Arnaud Benedetti.

 

 

Cette intéressante chronique a été publiée par le JDD hier 1er décembre dans les turbulences politiciennes et médiatiques agitées à la perspective rapprochée du renversement du gouvernement Barnier et de ses suites.  

CHRONIQUE. Une censure du gouvernement Barnier sonnerait la fin politique du président de la République et confirmerait le déclin des forces mondialistes et technocratiques jusqu’alors dominantes, analyse Arnaud Benedetti*.

C’est la grande question du moment : que se passera-t-il si dans quelques heures ou quelques jours une motion de censure était adoptée, entraînant la chute du gouvernement ? 

L’interrogation clive entre ceux qui y voient une plongée dans l’inconnu, bien réelle, et les autres qui y discernent la suite logique d’une crise ouverte par la dissolution, toute aussi indéniable.

 La réalité est comptable vraisemblablement des deux constats : l’inconnu et la nécessité en quelque sorte.

Tout événement disposant de son irréductible exclusivité, celui-ci ne dérogera pas à la règle. 

Il sera en tout point exceptionnel, y compris parce qu’il diffère de la seule motion adoptée sous la Ve République… en octobre 1962, qui avait de facto renforcé la légitimité présidentielle du Général de Gaulle, lequel avait reconduit son Premier ministre, Georges Pompidou, fait adopter par référendum en forçant la Constitution sa réforme constitutionnelle visant à faire élire au suffrage universel direct le chef de l’État, tout en procédant à une dissolution de l’Assemblée nationale qui permit aux gaullistes d’obtenir une majorité absolue dans l’hémicycle.

 Ce moment fut d’autant plus fondateur, donnant in fine sa forme définitive aux institutions de la Ve qu’il était porté par un homme, De Gaulle, qui par son aura et son capital historique disposait dans l’opinion de l’époque d’un indiscutable niveau d’adhésion et de confiance.

 

Emmanuel Macron ne peut compter sur les ressources charismatiques du fondateur de la Ve République

À rebours de la censure de 1962 qui consolida le régime, une censure adoptée prochainement serait immanquablement perçue comme le signal explicite, la confirmation même d’une dégénérescence où de politique, la crise basculerait dans une dimension désormais institutionnelle. 

Emmanuel Macron ne pouvant compter sur les ressources charismatiques du fondateur de la Ve République, pas plus que sur l’adhésion citoyenne dont son prédécesseur bénéficia en 1962, une censure aujourd’hui aurait un effet diamétralement inverse de celle qui voici 63 ans tonna dans les premières années de la Ve République.

 Elle acterait une chute double : celle du gouvernement bien sûr mais plus encore, celle d’un homme, Emmanuel Macron, qui aura accéléré le processus d’autodestruction des partis de gouvernement ou de ce qu’il en reste.

Ce tournant s’inscrirait de facto dans le lent glissement d’une histoire politique marquée par l’indifférenciation des alternances, par leur acculturation à un même horizon globaliste, par leur déficit de compréhension de l’imaginaire des peuples au profit d’une vision exclusivement technocratique des affaires de l’État, tout compte fait par ce qui est perçu comme une forme de déconnexion du haut, quand ce n’est pas une impression de séparatisme, etc.

Ces facteurs lourds, générateurs de l’anomie politique dans laquelle le pays se débat, auront ainsi trouvé dans l’année politiquement convulsive qui s’achève le point saillant de leur cristallisation. Par ses décisions approximatives, Emmanuel Macron aura surtout rendu caducs en les abîmant les stabilisateurs institutionnels, comme s’il leur avait ôté par ses choix hasardeux (nomination d’un nouveau Premier ministre début 2024, dissolution, dérapage budgétaire) leur ultime efficience. Implacable, cette mécanique porte en germe le stade probablement ultime de la crise dans laquelle nous pourrions entrer.

 

Le Président de la République ne peut s’exonérer de son immense part de responsabilité dans le chaos qui se dessinerait

Toute la question consiste à savoir comment nous pourrions potentiellement éviter qu’elle emporte avec elle ce qui finalement a permis à la France depuis 75 ans de traverser nombre d’épreuves et de tenir, non sans difficulté, son rang sur la scène internationale. 

Une lecture orthodoxe des institutions, c’est-à-dire celle qu’aurait pu en faire le Général de Gaulle, devrait en toute logique amener à remettre les compteurs politico-institutionnels à zéro. 

D’aucuns déjà le disent et pas seulement dans les rangs éruptifs des Insoumis.

Le sujet est comme tabou mais il n’en demeure pas moins tout à fait légitime. Jean-François Copé, dont les positions ont toujours été compatibles avec le macronisme, l’a évoqué sans équivoque voici quelques jours.

 Le président de la République, désavoué massivement deux fois en trois semaines en juin, ne peut s’exonérer de son immense part de responsabilité dans le chaos qui se dessinerait si jamais la France versait dans une ingouvernabilité durable et périlleuse au regard d’une situation budgétaire préoccupante et d’un contexte géopolitique qui l’est tout autant.

 La question de son maintien devrait dès lors naturellement se poser, même si constitutionnellement, rien ne l’empêche de rester en poste jusqu’en 2027.

Pour autant, sans gouvernement, sans réponse pérenne à cette instabilité, les institutions risqueraient d’en être gravement affectées.

 La seule solution pour en assurer la préservation serait sans doute, alors, de remettre à plat rapidement l’agenda électoral, le premier semestre 2025 le permettant. 

Sauf à ce que Michel Barnier parvienne à dénouer le nœud gordien d’une donne aussi impossible qu’improbable et dont il n’est assurément pas responsable.

 La verticalité de la Ve République associée aux initiatives présidentielles hasardeuses de ces derniers mois exigeraient alors que pour éviter une crise de régime, celui qui en garantit le fonctionnement tire les conséquences de ce contexte.

 Une question d’intérêt général…   

■Par  ARNAUD BENEDETTI

*Arnaud Benedetti est professeur associé à la Sorbonne et auteur de « Aux portes du pouvoir – RN, l’inévitable victoire ? » (Michel Lafon).

 

 Source et Publication :   https://www.jesuisfrancais.blog/2024/12/02
 

  commentaire pour “Arnaud Benedetti au JDD : Menace de censure ou l’effondrement d’un système et la chute d’un homme

Arnaud de Benedetti a raison hélas, nous arrivons au bout du rouleau d’un président totalement démonétisé et aussi d’un régime qui vacille sur ses fondations .


Marine le Pen a -t- elle raison de renverser la table humiliée par sa mise à l’écart programmée de l’élection présidentielle ? Veut-elle se venger. ?


Certes la pusillanimité du gouvernement Barnier est avérée, incapable de couper dans certaines dépenses, et pratiquant la fuite en avant dans l’impôt tout ayant peine à restaurer la sécurité dans notre pays malgré les efforts du Ministre Retailleau, et par ailleurs de s’affirmer sur la scène internationale .


Mais ne prend -elle pas le risque de donner les clés du gouvernement futur à un mouvement qui pratique la violence dans la rue et dans les institutions assez impunément ?

 Et qui ne se privera pas alors de pratiquer une répression tous azimuts contre ses opposants, de l’intimidation de la rue, non sanctionnée, à l’intimidation par les lois ? 

 Le contexte est inflammable. 

Nous avons le droit de nous poser de sérieuses questions ;

 


 

LE SÉNAT A TROUVÉ LE TRUC POUR RENFLOUER LA SÉCURITÉ SOCIALE ......

 TRIBUNE LIBRE !

Le Sénat a trouvé le truc pour renflouer la Sécu…

Par Georges Michel

      

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Notre Sécu va mal. Ce n’est rien de le dire. 

La preuve ? 

En 2024, nous dit un rapport de la Cour des Comptes publié le 24 octobre dernier, son déficit sera de 18 milliards en 2024, soit 7,5 milliards de plus que ce qui avait été prévu dans la loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) adoptée par 49.3 à la fin 2023.

 « Dans la dernière décennie, hors les deux années de crise sanitaire, un dépassement de la prévision initiale d’une telle ampleur est sans précédent », soulignent les magistrats de la rue Cambon.

 Si cela continue sur cette trajectoire, la Cour des Comptes estime même qu’en 2028, le déficit cumulé sera de… 100 milliards d’euros.

Pourquoi un tel écart ?

 Moins de recettes et plus de dépenses que prévues. Un mot sur les moindres recettes pour essayer d’y comprendre quelque chose. 

La Cour des Comptes nous explique que « les perspectives macroéconomiques en 2024 sont moins favorables que prévu, conduisant à une perspective de croissance de la masse salariale du secteur privé de 3,2 % au lieu de 3,9 % en loi de financement initiale pour 2024, entraînant une nouvelle révision à la baisse des recettes de cotisations et de contribution sociale généralisée (CSG) ». 

Mais ce n’est pas tout : le produit de la TVA a, lui aussi, baissé en 2024, du fait de cette moindre activité économique. 

Or, 28 % du produit de la TVA abonde le budget de la Sécurité sociale. Bilan pour 2024 : alors qu’on espérait 631,5 milliards de rentrées pour la Sécu, elles ne devraient être finalement que de 625,3 milliards, soit 6,2 milliards en moins.

 Du côté des dépenses, on constate qu’elles devraient atteindre cette année 643,3 milliards contre 642 milliards prévus au PLFSS 2024 (et 610,7 milliards exécutés en 2023…), soit un écart négatif de 1,3 milliard d’euros entre prévisionnel et exécuté. 

Moins de recettes, plus de dépenses, c’est ce qu’on appelle joliment « l’effet ciseau ».

 Donc, à l’évidence, il faut redresser la barre, si l’on ne veut pas aggraver encore un peu plus le déficit public auquel les administrations « participent » à hauteur de 9 % (83 % l’État et 8 % les collectivités locales).

 

Les sénateurs pas concernés

Tout le monde en est conscient et notamment la chambre haute qui examine actuellement ce PLFSS 2025

 Et c’est donc dans ce contexte que les sénateurs de la droite et du centre ont voté dans la nuit de mercredi à jeudi un amendement qui devrait permettre aux caisses de la Sécu de gagner 2,5 milliards d’euros supplémentaires par an pour la branche autonomie. 

Comment ça ? Tout simplement en demandant aux salariés de travailler 7 heures de plus par an… gratuitement. 

Une sorte de remix de la journée de solidarité inventée du temps de Raffarin le Magnifique.

 De quoi faire réagir évidemment à gauche. « Je vous propose qu’on supprime les 35 heures, qu’on enlève une semaine de congés payés, qu’on revienne aux 48 heures », a lancé une sénatrice socialiste.

 Mais pas qu’à gauche. 

Tenez, par exemple, la chroniqueuse et journaliste au Figaro, Eugénie Bastié qui n’est pas spécialement communiste : « Les sénateurs se sont augmentés de 700 euros pour suivre l’inflation en 2024. Ils ne seront pas concernés par cette mesure car ils touchent des ‘‘indemnités’’. 

Le gouvernement a reculé sur la non indexation des retraites sur l’inflation. Pourquoi ne demande-t-on des efforts qu’aux actifs déjà accablés d’impôts et de cotisations ?» Bonne question.

 

 

Nicolas Dupont-Aignan, lui, n’y va pas par quatre chemins : « Des voleurs ! ». 

Marine Le Pen estime que « cette mesure est d’autant plus scandaleuse qu’elle vise à renflouer sur le dos des Français les caisses de la Sécurité sociale, alors que dans le même temps, 40 % du minimum vieillesse est versé à des étrangers qui n’ont jamais cotisé : coût pour les finances publiques, 1,1 milliard d’euros ! » Jean-Philippe Tanguy, sans doute inspiré par le vieil adage qui veut que toute peine mérite salaire, dénonce la « ‘‘droite des valeurs’’ qui supprime 7 heures de salaire » et s’exclame : « Que ces gens n’osent plus se réclamer de la ‘‘valeur travail’’ » !

 De son côté, le sémillant ministre de l’Économie et des Finances, le très macroniste Antoine Armand, a jugé « intéressante » et « judicieuse » l’idée des sénateurs… Judicieux ? 

Est-ce bien le mot juste dans le contexte social et économique actuel ?

 Les sénateurs, réputés être au contact de « nos territoires » et de ceux qui y habitent, doivent le savoir…

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Boulevard Voltaire

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