REVUE DE PRESSE !
Le débat que l’on croyait enterré ressurgit avec fracas.
Près de quatre-vingts ans après la loi Marthe Richard, le Rassemblement National porte désormais une proposition inattendue : rouvrir des maisons closes, mais sous une forme nouvelle — coopérative, encadrée, gérée par les prostituées elles-mêmes.
Une initiative défendue à l’Assemblée par Jean-Philippe Tanguy, et soutenue par Marine Le Pen, qui estime que la pénalisation des clients a plongé des milliers de femmes dans la clandestinité, la violence et des conditions de travail encore plus précaires.
Dans ce débat explosif, une voix compte : Aline Peugeot, ancienne prostituée, dix-huit années dans le milieu, dont une partie en maison close.
Aujourd’hui autrice, conférencière, et témoin privilégiée d’un univers que la société préfère fantasmer plutôt que comprendre, elle défend l’idée d’un encadrement légal — non pour célébrer la prostitution, mais pour la rendre moins dangereuse.
Droits sociaux, sécurité, hygiène, statut professionnel, accès aux soins : pour elle, fermer les yeux n’a jamais protégé personne.
À l’heure où la France hésite entre abolition, réouverture encadrée ou statu quo hypocrite, nous avons voulu l’entendre. Sans fard, sans filtre.

Breizh-info.com : Vous avez été prostituée pendant 18 ans, dont une partie en maison close.
Si ces lieux existaient encore aujourd’hui, qu’est-ce qui, selon vous, aurait changé concrètement pour votre santé, votre sécurité, votre dignité ?
Aline Peugeot : S’ils existaient actuellement tels que je les ai connus absolument rien puisqu’il y avait une proxénète qui gérait tout horaires, style de prestation, tarifs, en prenant une commission non négligeable au passage.
Breizh-info.com : On parle beaucoup “d’exploitation du corps”, rarement du libre arbitre. Pensez-vous qu’une femme puisse choisir ce métier comme une ouvrière choisit l’usine ?
Et pourquoi l’une serait-elle socialement méprisée plus que l’autre ?
Aline Peugeot : Bien sur beaucoup de femmes choisissent volontairement cette activité et pour plusieurs raisons : Gout pour le sexe, sensation d’argent facilement gagné ,plaisir de plaire , véritable besoin de séduire ou encore fascination, fantasme de la prostituée.
Il n’y aurait en théorie aucune raison de mépriser l’une plus que l’autre puisque le métier ne fait pas la valeur personnelle d’une personne et une ouvrière peut se révéler plus vicieuse ou encore plus immorale qu’une prostituée
Mais en pratique, les préjugés ont la dent dure et la prostitution génère toujours autant de rejet, tabou, mépris, peut être parce qu’elle fait peur autant qu’elle fascine …
Breizh-info.com : Vous défendez la réouverture des maisons closes sous un statut encadré et coopératif.
Quels dispositifs concrets devraient être obligatoires selon vous : contrôle sanitaire, contrat, prix minimum, psychologue en permanence ?
Aline Peugeot : Suivi psychologique bien sur car cette activité est « contre nature » : nous ne sommes pas fait pour être utilisé pour le plaisir des autres et celles et ceux qui tirent tout de même une forme de jouissance sont des personnes psychologiquement déréglées par x raisons (manque affectif, besoin de reconnaissance, manque d’estime etc ).
Le style de prestation également doit etre volontairement accepté par le travailleur du sexe (sodomie,Sadomasochisme etc) afin de respecter le choix, les valeurs de chacun en n’imposant rien.
Le prix peut rester libre tant qu’il est accepté par les personnes impliquées dans une transaction .
La sécurité et l’hygiène doivent être des points non négociables avec acces aux préservatifs de qualité, possibilité d’alerte en cas d’aggression ,de violences ou de gestes non consentis ,points d’eau ,ménage et désinfection réguliers
Breizh-info.com : Depuis la pénalisation des clients, beaucoup affirment que la prostitution s’est déplacée vers la clandestinité et la violence.
À votre échelle, comment voyez-vous aujourd’hui l’impact réel de cette loi sur celles qui travaillent encore ?
Aline Peugeot : Beaucoup sont obligées d’accepter des conditions et offres que d’ordinaire ils ne faisaient pas à cause de la difficulté à mener une « passe » à son terme, le client étant devenu méfiant, sur ses gardes par crainte des sanctions.
Des risques énormes sont également pris en accueillant chez soi par exemple pour être plus discret
Breizh-info.com : Si une maison close moderne ouvrait demain en France, qui en bénéficierait le plus : les femmes, les clients, la société, l’État — ou tout le monde à sa manière ?
Aline Peugeot : Tout le monde c’est évident c’est pourquoi l’hypocrisie générale autour de cette activité est abjecte …
Breizh-info.com : Vous parlez souvent du manque d’écoute de la part des politiques et des associations abolitionnistes.
Qu’est-ce qu’ils refusent de voir — ou ce qu’ils ne veulent surtout pas entendre ?
Aline Peugeot : Ils ne veulent pas entendre que beaucoup de travailleurs du sexe aiment ce qu’ils font et s’épanouissent dans leur activité à leur façon.
Que c’est d’intérêt général que des personnes vivent leurs fantasmes en huis clos avec des personnes consentantes au lieu de violer, violenter à l’extérieur
.Que c’est le plus vieux métier du monde et que ça le restera pour une bonne raison , l’être humain est une espèce avec des besoins sexuels, des pulsions, des fantasmes car son cerveau fonctionne ainsi.
Donc à moins de trouver le moyen de changer son fonctionnement les choses seront comme elles l’ont toujours été si ce n’est pire avec la naissance des non genrés et autres particularités naissantes.
Breizh-info.com : Faut-il considérer la prostitution comme un métier à part, ou comme un métier “comme les autres” avec un statut, des cotisations, une retraite, un droit au repos ?
Êtes-vous favorable à une “carte professionnelle” du travail du sexe ?
Aline Peugeot : Oui il n’y a aucune raison que ce ne soit pas considéré comme un métier comme les autres .
Il y a bien des personnes qui s’occupent des besoins sexuels des personnes âgées et elles sont salariées …on le les traitent pas de putes mais de praticiennes alors arrêtons la mauvaise foi car au final elles font la même chose l’une et l’autre ; certes pas de la même manière (parfois si puisqu’une prostituée est parfois juste sollicitée pour une masturbation) mais le final est le même ..
Breizh-info.com : L’un des arguments tabous du débat est celui de la frustration masculine et de la misère sexuelle.
Peut-on, selon vous, parler de prostitution comme d’un amortisseur social pour éviter agressions, passage à l’acte, incels violents ?
Aline Peugeot : Oui complètement comme je l’ai exprimé au préalable.
Je rajouterais que les féministes extrémistes sont également parfois responsables des violences faites aux femmes par leurs propos et attitudes souvent castrateurs.
Breizh-info.com : Vous avez écrit que l’on laisse le sexe aux réseaux mafieux et que l’État participe malgré lui à la violence.
Si vous aviez 30 secondes devant un député hésitant, quel serait votre argument le plus percutant pour le faire basculer ?
Aline Peugeot : Une absence de cadre clair renforce l’exploitation au lieu de la réduire , c’est donc une question de responsabilité,de morale et de valeurs humaines.
Breizh-info.com : Après avoir vécu la prostitution, en être sortie, puis la défendre publiquement… que diriez-vous aujourd’hui à une jeune femme de 18 ans qui envisage d’entrer dans une maison close légale, si la loi passait demain ?
Aline Peugeot : J’ai vécu cette situation souvent et j’ai toujours essayé de dissuader ces personnes d’entrer dans ce milieu qui comme je l’ai expliqué est contre nature.
L’intimité ne se vend pas elle se préserve car il est extrêmement difficile ensuite de se réapproprier son existence comme son corps et sa valeur quand on a été « publique ».
Les dégâts psychologiques sont réels mais l’argent engendre une illusion encore plus forte de puissance d’indépendance, de pouvoir alors que la réalité est toute autre ; nous sommes uniquement des objets convoités pour le seul plaisir de l’autre et cette vérité ne respecte pas la dignité humaine.
Aucun être humain ne doit sacrifier sa vie, son corps, son temps, pour l’unique bien être des autres ,car meme tarifé, le prix ne sera jamais à la hauteur de la noblesse d’une vie quelqu’elle soit.
Propos recueillis par YV
Rouvrir les maisons closes : pour en finir avec l’hypocrisie sexuelle française
On nous répète que le progrès a libéré la femme, l’homme, le désir.
Et pourtant, nous vivons dans un pays qui s’offusque encore du commerce du corps, mais tolère qu’il se pratique dans l’ombre, dans la peur, sous le joug des réseaux mafieux et des trottoirs glacés.
La France se donne des airs de vertu, mais ferme les yeux sur sa schizophrénie morale : on interdit, mais on consomme.
On criminalise l’acte, mais on truffe Internet de porno, de « camgirls », de Tinder exhibitionniste, de misère affective, de solitude sexuelle, de frustrations prêtes à exploser.
La vérité est simple, brutale : le sexe est un besoin vital comme manger, dormir, respirer.
On peut le nier, on peut le moraliser, mais on ne l’abolira jamais.
Alors plutôt que laisser ce besoin animal se débattre dans la fange, pourquoi ne pas le civiliser ?
Rouvrir les maisons closes, non par nostalgie d’un passé libertin, mais par lucidité politique.
Protéger vraiment les femmes, au lieu de les sacrifier à l’idéologie
Aujourd’hui, des milliers de femmes se vendent parce qu’il n’existe aucune structure stable pour le faire dignement.
Elles travaillent dans des voitures, des caves, des hôtels de passe, sous la menace des proxénètes, sous la dépendance des réseaux d’immigration clandestine.
Ce n’est pas la prostitution qui est indigne — c’est sa clandestinité.
Créer un statut professionnel clair, avec encadrement médical, fiscal, social, ferait reculer la traite plus sûrement que n’importe quelle loi moralisatrice. Le métier de péripatéticienne — assumons le mot — pourrait devenir un métier protégé, réglementé, encadré.
Et à partir de là, oui, l’État serait légitime à chasser sans pitié les proxénètes, et à punir sévèrement tout recours hors cadre légal.
Car quand il existe un espace propre et reconnu, on peut détruire les égouts.
Faut-il rappeler que d’autres vendent aussi leur corps ?
Qui osera dire qu’une prostituée vend plus sa chair qu’une ouvrière broyée 40 ans par l’usine, usée avant 50 ans, payée des miettes pour faire tourner la grande machine ?
Le travail fatigue, use, transforme le corps — certains l’érotisent, d’autres le cassent.
Où serait la hiérarchie morale ?
On s’indigne qu’une femme vive de son désir, mais on applaudit qu’elle se tue à la chaîne pour un SMIC.
L’hypocrisie est totale.
Les maisons closes, rempart contre la prédation moderne
La réouverture ne serait pas seulement un progrès social.
Ce serait aussi une régulation anthropologique.
Dans un monde où les relations entre hommes et femmes se délient, où les applications transforment la rencontre en marché algorithmique, où des cohortes d’hommes vivent la frustration permanente, la sexualité se radicalise, se crispe, se venge parfois.
Régression masculine, ressentiment silencieux, explosion des incels : on refuse de voir l’incendie qui couve.
Une société stable doit offrir des exutoires.
Des lieux contrôlés, hygiéniques, déclarés, où l’on paie comme on paie une coupe de cheveux ou une consultation chez l’ostéo.
Les maisons closes seraient la sécurité, la responsabilité, l’encadrement, au lieu du chaos pulsionnel.
Et surtout : elles couperaient l’herbe sous le pied des mafias migratoires.
Pour travailler, il faudra être en règle.
Pour exercer, il faudra choisir, être majeure, consentante, déclarée.
Le proxénète illégal n’a plus d’espace dans une économie légale.
Liberté du corps, liberté des femmes, liberté des hommes
On veut interdire le désir. On veut moraliser l’instinct. On rêve d’une société neutre, stérilisée, post-sexuelle.
Eh bien non. Le XXIᵉ siècle sera sensuel ou il sera carcéral.
Rouvrons les maisons closes.
Non pour célébrer la débauche, mais pour restaurer un ordre du désir.
Pour que celles qui veulent exercer puissent le faire en sécurité.
Pour que ceux qui en ont besoin puissent aimer — même contre rémunération — sans honte, sans clandestinité, sans danger.
L’hypocrisie doit mourir.
La liberté doit revenir.
Et si l’humanité est faite de chair, alors que cette chair soit encadrée, libre, consentie — mais jamais laissée aux mains des esclavagistes des pervers et des nouveaux négriers.
par Julien Dir
Illustration : DR
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