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Samedi 21 juin, Le Figaro a dévoilé en exclusivité la nouvelle étude de l'OID, qui analyse l'impact majeur des actuelles politiques d'immigration sur l'économie et les finances publiques françaises.
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En effet, si l'immigration ne crée pas les difficultés structurelles de l'économie française, elle contribue à les aggraver dans leurs principaux aspects. En moyenne, malgré les trajectoires évidentes de réussite individuelle :
- Les immigrés sont nettement moins en emploi que les natifs : or
le taux d'emploi de la France est inférieur de 5 à 13 points à celui
d’autres pays voisins, avec d'importantes conséquences économiques et
budgétaires ;
- Ils tendent à réduire la productivité du pays du fait de leur plus faible niveau de qualification : 31 % des immigrés âgés de 30 à 39 ans ne possèdent aucun diplôme, contre 10 % parmi les personnes sans ascendance migratoire (INSEE - 2021) ;
- Les personnes immigrées consomment plus de dépenses publiques qu'elles n'apportent de recettes,
ce qui alourdit les impôts et cotisations sociales pour le reste de la
société, dans un pays dont le niveau de prélèvements obligatoires est
déjà le plus élevé de l'UE (INSEE - 2023).
Le plus faible taux d'emploi des immigrés et descendants d'immigrés par rapport au reste de la population engendre un manque à gagner de 3,4% du PIB pour l'économie française (près de 100 milliards € par an), et de 1,5% du PIB en recettes fiscales et sociales (environ 45 milliards €).
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L'immigration accueillie dans notre pays est en effet beaucoup moins au travail qu'ailleurs en Europe. Le taux d'emploi des immigrés (c'est à dire la part de ceux qui occupent effectivement un emploi parmi l'ensemble de leur population en âge actif) est, en France, le 2ème plus faible en Europe, suivi par la seule Belgique (OCDE - 2023). Il s'élève à 62,4%, contre 69,5% pour les natifs.
Un déficit de 7,1 points au global, qui est encore plus marqué pour certains profils : seuls 43% des immigrés extra-européens récents en France occupent un emploi, soit une part inférieure de 20 points à la moyenne des immigrés (Eurostat - 2023).
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L'immigration vient donc affaiblir encore le taux d'emploi de la France, qui compte déjà parmi les plus mauvais des pays d'Europe de l'Ouest (74,5% au Royaume-Uni, 77,4% en Allemagne, 80,4% en Suisse...).
La baisse du taux d'emploi induit mécaniquement un moindre revenu par habitant, de moindres recettes fiscales pour financer les prestations (compensées
par une hausse du prélèvement des actifs) et une dépense accrue en
faveur des inactifs. Les difficultés d'accès à l'emploi perdurent chez les descendants d'immigrés, dont le taux d'emploi est encore inférieur à celui de la première génération :
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Dans le
cadre de la nécessaire réindustrialisation du pays, le recours à une «
main d'œuvre immigrée » est couramment invoquée comme une solution.
Cependant, il est avéré que cette catégorie de population est proportionnellement peu représentée dans les métiers industriels : les immigrés ne représentent que 6% des salariés de ce secteur, un taux moins important que leur part dans la population générale (BPI France - 2023).
Leur activité se concentre essentiellement dans les secteurs « abrités »,
préservés de la concurrence étrangère et ne répondant qu'à la seule
demande intérieure, tels que les services à domicile ou la sécurité
privée. Ces secteurs apportent une moindre valeur ajoutée à l'économie française et ne contribuent pas aux exportations.
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Le « ratio budgétaire » des immigrés, soit le rapport entre les recettes qu'ils versent et les dépenses publiques qui leur sont consacrées, est, en France, l'un des plus faibles d'Europe : ils ne couvrent en moyenne que 86% des dépenses qui leurs sont affectées (OCDE - 2017), soit un déficit de 14%. Seules la Lettonie et l'Estonie « font pire ».
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Pour sortir de ce « cercle vicieux », il apparaît nécessaire de réformer conjointement le système français de formation, notre modèle social et notre politique d’immigration,
afin de rendre à l’économie française un taux d’emploi au moins
comparable à celui de ses concurrents directs. L'étude de l'OID formule
des propositions concrètes pour avancer en ce sens.
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Découvrez notre étude en libre accès sur le site de l'OID :
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Vers la fin des « titres de séjour territorialisés » à Mayotte : un risque migratoire pour la métropole ? | Retrouvez l'éclairage de l'OID
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Mercredi 11 juin, la commission des lois de l'Assemblée nationale a adopté un amendement au projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte, mettant fin aux « titres de séjour territorialisés » dans le département, contre l'avis du gouvernement.
Si elle était définitivement adoptée, cette disposition pourrait amplifier les flux migratoires vers la France hexagonale et la Réunion.
Les titres de séjour territorialisés, dans leur forme actuelle, constituent une exception notable au droit commun, visée à l'article L441-8 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers (CESEDA). Ils sont accordés exclusivement à Mayotte, du fait de la situation migratoire exceptionnelle de l'île, et ne permettent pas de se déplacer sur tout le territoire national – ni à la Réunion ni en France métropolitaine, par exemple.
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L'existence de ce dispositif spécifique se justifie par la présence étrangère particulièrement importante à Mayotte, où la moitié des habitants n'étaient pas français en 2017 (INSEE).
Cette forte présence étrangère, en situation largement irrégulière, a des effets majeurs sur le département, notamment sur le nombre et la structure des naissances. L'indice de fécondité à Mayotte a été de 3,6 enfants par femme en 2024 : le double de la métropole et un record national.
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Les trois quarts des mères y sont de nationalité étrangère, majoritairement issues des Comores et, plus rarement, de Madagascar ou d'autres pays africains.
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Les étrangers présents à Mayotte vivent majoritairement dans des conditions de grande précarité, de nature à les inciter à user de leur titre de séjour déterritorialisé pour s'établir en métropole ou à la Réunion.
Une large part de ces étrangers résident notamment dans des logements précaires : 65% sont des maisons en tôle et 22% des logements en dur mais sans le confort sanitaire de base (INSEE - 2017).
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La suppression du dispositif des « titres de séjour territorialisés » reviendrait à prendre le risque de disperser les problèmes migratoires de Mayotte dans l'ensemble du territoire. Elle risquerait ainsi d'augmenter les flux, en faisant de l'île une porte d'entrée vers le continent européen.
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Débat Nicolas Pouvreau-Monti / Hervé Le Bras : « Immigration : peut-on se mettre d'accord sur les faits ? » | L'émission en intégralité
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Le jeudi 19 juin, Nicolas Pouvreau-Monti, directeur
de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie, était
invité dans l'émission « Le Club Figaro Idées » animée par Eugénie
Bastié sur Le Figaro TV. Il y a débattu avec Hervé Le Bras, démographe, chercheur émérite à l'Institut national d'études démographiques (INED) et enseignant à l'EHESS.
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Retrouvez le débat en intégralité sur YouTube :
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Au cours
de cet entretien, de nombreux sujets ont pu être abordés et deux visions
dissemblables de la situation migratoire se sont rencontrées.
D'une part, celle de Hervé Le Bras qui tend à considèrer que, sur le
plan démographique, seuls doivent être comptabilisés les étrangers et
non les immigrés ni leurs descendants. D'autre part, celle de l'OID qui défend une lecture réaliste de ces sujets et cherche à prendre en compte l'ensemble des implications du phénomène migratoire sur plusieurs générations, sans occulter le caractère inédit des dynamiques en cours.
Nicolas Pouvreau-Monti : « Vous avez écrit, M. Le Bras, que la
naturalisation s'apparentait au baptême dans le sens où elle "lavait
l'individu de son passé". [...] Il y a là une dimension quasi-religieuse
qui, lorsqu'elle sort de sa sphère, peut mener à une forme d'obscurantisme, en ce qu'elle entrave la construction et la diffusion des connaissances. Cela s'apparente à ce que Michèle Tribalat appelle la stratégie des "yeux grands fermés" ».
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Retrouvez le débat en intégralité sur YouTube :
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Élus
et responsables politiques, journalistes, décideurs économiques : vous
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