TRIBUNE LIBRE !
On veut manger des œufs français, pas des œufs ukrainiens !

La France a produit 15,5 milliards d'œufs, en 2024. Insuffisant pour répondre à la demande de consommation.
Alors, on les importe d'Ukraine, sans contrôle sur la production, sans respect strict des normes sanitaires.
Cocorico ! Ou plutôt cot cot codet !
Après l’épisode de grippe aviaire qui avait décimé les poulaillers en 2022, la France redevenait, en 2023, le premier producteur d’œufs en Europe.
Avec 15 milliards d’œufs produits, notre pays atteignait 14,7 % de la production de l’UE.
Les Français aiment les œufs, et plus ils s’éloignent de la viande bovine, plus ils les aiment.
Les écolos n’ayant pas encore jeté l’interdit sur le cul des poules, la consommation s’accroît d’année en année.
Une enquête menée par CSA pour le Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO) établit ainsi que 97 % de nos compatriotes en consomment, 54 % plusieurs fois par semaine, dont 8 % tous les jours ou presque.
L’œuf, c’est bon pour la santé, disent aujourd’hui les nutritionnistes, vantant la qualité de ses protéines.
Des œufs, oui, mais pas n’importe lesquels
De cette omelette chiffrée, il ressort qu’en 2023, la consommation moyenne s’établissait autour de 224 œufs par an et par personne, à quoi il faut ajouter les « ovoproduits » de l’alimentation.
Les Français privilégient désormais (à 80 %) ce qu’on nomme « les œufs alternatifs », soit les œufs plein air (hors Label rouge) à 43 % de parts de marché, suivis des œufs issus de poules élevées au sol (19,9 %), puis des œufs bio (11,6 %) et des œufs Label rouge (5,4 %).
Les poules sont à la mode.
Si si. Il y a même de plus en plus de villes qui en offrent à leurs habitants pour réduire les déchets.
La semaine passée, l’agglomération de Colmar en a offert 800 à l’adoption.
Une opération qui en est à sa dixième année. « On sent bien qu’il y a une volonté de retour à la nature, de choses simples, et de techniques simples aussi, pour traiter des déchets, et notamment les déchets verts », confie à 20 Minutes l’élu en charge.
Cela permet d’éviter une centaine de kilos de déchets par an et par paire de poules.
Et pour les œufs ? On ne connaît pas le rendement.
Certes, c’est sympa, le poulailler à l’ancienne, mais ça ne suffit pas à combler la demande.
Et puis ici, à Toulon, où l’on offrait un poulailler à 150 euros pour l’achat de deux poules (30 euros), il faut hélas compter avec les renards qui mangent et les poules et les œufs.
Bref, il devient nécessaire d’augmenter la production.
Et c’est là où l’on se heurte, une fois de plus, à la folie normative de la France, toujours plus exigeante que ses voisins.
Soucieux du bien-être animal en général et des poules en particulier, la directive 1999/74/CE du Conseil du 19 juillet 1999, transposée en droit français par l'arrêté ministériel du 1er février 2002, a été renforcée en 2012 de façon à imposer un certain nombre de dispositifs supplémentaires aux éleveurs de poules pondeuses.
C’est l’origine du Label rouge (LR), qui témoigne de la « meilleure qualité organoleptique du produit fini ».
Comment répondre à la demande ?
La demande de consommation d’œufs allant croissant (+4,2 % depuis le début de l’année), les éleveurs estiment qu’il faudrait ajouter aux élevages français 1 million de poules pondeuses chaque année.
C’est « un enjeu de souveraineté alimentaire », disait, il y a un mois, la directrice du CNPO à France Info.
C’est une évidence, la production française ne suffit pas. Il faut construire ou importer. Pour la construction des élevages, la France est, là encore, plus restrictive que ses voisins.
Nos poulaillers sont parmi les plus petits d’Europe, en moyenne de 20.000 poules.
Le seuil pour passer à l’élevage dit industriel, avec toutes les tracasseries administratives que cela suppose, est chez nous très bas : 40.000 poules, quand il est de 65.000 chez nos voisins européens.
De plus, si les Français veulent manger des œufs, ils ne veulent pas de poulaillers près de chez eux.
Reste donc l’importation comme unique alternative.
Et là encore, c’est l’Ukraine et ses monstrueux élevages de plus de 1 million de poules en cage qui arrive en tête : 10 millions d'œufs vendus à la France en 2022, 50 millions en 2024, 60 % de plus, encore, depuis le début de l'année 2025.
Des œufs produits dans des conditions et des normes sans commune mesure avec celles imposées à nos éleveurs.
Le CNPO demande donc que « tous les œufs qui transitent vers l'Union européenne depuis les pays tiers puissent subir les mêmes contrôles que les œufs sur le territoire ».
Essentiellement les contrôles sanitaires, et particulièrement sur « la gestion des salmonelles ».
On rappellera ici que l’Ukraine est toujours le plus grand pays agricole du continent européen, consacrant à l’agriculture 45 % de la surface du pays.
Une industrie détenue par 110 gigantesques entreprises, les « agro holdings », qui contrôlent tout, de l’élevage à la commercialisation en passant par la transformation.
Alors qu’on nous tient quotidiennement en haleine avec la menace de guerre russe qui nous réduirait aussi en cendres, on découvre que le pays de Zelensky nous inonde comme jamais de ses productions.
Ainsi, en un an seulement (de 2022 à 2023), les exportations de sucre de l’Ukraine vers l’Europe ont augmenté de 230 %.
Celles de céréales vers l’UE ont également doublé, entre 2021 et 2023.
Même chose pour le colza : déjà premier fournisseur de l’Europe avant la guerre, l’Ukraine exporte désormais 93 % de sa production de graines vers l’Europe.
Aujourd’hui, ce sont les œufs en limite de péremption qui arrivent dans nos supermarchés, comme en témoigne Patrick Legras (Coordination rurale) dans sa vidéo postée sur X.
C’est dire qu’une entrée de l’Ukraine dans l’UE signerait définitivement la mort de nos agriculteurs.

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