TRIBUNE LIBRE !
TNT : CNews, n° 1 des chaînes info, dans le collimateur du pouvoir
Dans un entretien à Midi Libre, l’universitaire Alexis Lévrier revient sur le non renouvellement par l’Arcom des fréquences de C8 et de NRJ12.
Selon lui, l’Arcom aurait dû aller plus loin : « CNews n’a rien à faire sur la TNT, ce n’est pas une chaîne d’information » dénonce le « spécialiste » des médias.
Cet entretien est un nouvel avertissement du pouvoir à la chaîne de Vincent Bolloré.
Par ailleurs, la nouvelle numérotation des chaînes de la TNT a été l’occasion de campagnes ciblées des chaînes info.
Cinq mille panneaux publicitaires disséminés partout en France pour BFM TV autour du slogan « Pour l’info, faites le 13 ».
Quatre mille pour LCI : « LCI arrive sur le canal 15, l’info monte d’un cran »…
Le slogan paradoxal de Franceinfo, « L’information n’est pas une opinion » – alors que la chaîne publique passe son temps à distiller du politiquement correct – se veut un tacle à CNews, laquelle pour sa part, s’est contentée de faire remarquer que si elle change de numéro, passant du canal 16 au canal 14, elle entend bien rester la chaîne info n°1 de la TNT.
Jusqu’alors positionnés sur les numéros 15 et 16, BFM TV et CNews avancent d’un petit pas, en 13e et 14e positions.
LCI, sur le canal 26, et Franceinfo, en 27, effectuent un grand bond en avant de onze numéros chacun, sur les places 15 et 16.
Une remontée que ne goûte guère la concurrence : LCI et Franceinfo vont en effet profiter d’un carrefour d’audience créé à l’origine par BFM TV et CNews.
L’Arcom aurait donc magouillé pour que la chaîne publique bénéficie du riche créneau de CNews ?
Meuh non, allons… Les « sages » du quai André Citroën, qui ont fait fermer C8 et NRJ12, sont au-dessus de tout soupçon de partialité, évidemment.
Les quatre chaînes info sont donc dorénavant à touche-touche sur la télécommande.
Une évolution décidée « dans l’intérêt du public », qui doit permettre un « accès simplifié et fluide à une offre pluraliste d’information », insiste Juliette Théry, membre du collège de l’Arcom.
Et favoriser « une meilleure fluidité dans le passage d’une chaîne info à une autre ».
Nos chers « sages » espèrent que les téléspectateurs de CNews vont zapper vers une chaîne info connexe, comme ça pour voir.
C’est assez mal les connaître.
Avec 3,4 % d’audience, CNews dispose d’une confortable avance sur les trois autres chaînes info.
En mai 2024, CNews obtient pour la première fois de son histoire la première place dans le classement des chaînes d’information en France en termes de part d’audience, dépassant sa concurrente BFM TV.
Le média peut compter sur ses incarnations phares, Pascal Praud, Christine Kelly, Laurence Ferrari, Sonia Mabrouk, Eliot Deval, Gauthier Lebret, et un positionnement éditorial résolument à droite pour se démarquer.
« Même sur le canal 40 ou 50, CNews continuerait à attirer les gens, estime un acteur des médias.
Son public lui est très fidèle. »
À partir de 2018, les médias bien-pensants qualifient CNews « d’extrême droite », pensant qu’il s’agit d’une étiquette répulsive, alors que les téléspectateurs de la chaîne y trouvent au contraire leur compte.
C’est ainsi que l’hebdo gauchiote Les Inrockuptibles estime que la chaîne a effectué « un virage réac pied au plancher ».
La revue compare ainsi la chaîne à Fox News.
Le Monde fait une analyse similaire en 2019, ainsi que France Inter qui parle de « version low-cost de la Fox News américaine » avec L’Heure des pros de Pascal Praud incluant la diffusion de « thèses conspirationnistes d’extrême droite » par, notamment, André Bercoff.
« Et si une dérive à la Fox News ne gênait plus vraiment personne, pas même le pouvoir en place, que la diffusion des idées de l’extrême droite dans les médias n’effraie pas ? » s’effraie RFI en 2020, qui évoque même un « ensauvagement de la chaîne » !
Le Monde parle d’une « stratégie de la haine » destinée à faire un « buzz à tout prix » et appelle le CSA – l’ancêtre de l’Arcom – à « jouer pleinement son rôle de régulateur » face aux condamnations et récidives d’Éric Zemmour, avec « des sanctions lourdes pour la chaîne de télévision, seul moyen de mettre fin à la diffusion de contenus manifestement illégaux. »
CNews a fait l’objet d’une campagne de la part des militants de Sleeping Giants.
Ce groupe, qui s’est fait connaître aux États-Unis pour avoir convaincu des grands annonceurs de se retirer du site Breitbart News de Steve Bannon, a appelé les annonceurs français à retirer leurs publicités de CNews, leur demandant « si elles souhaitent associer leur nom aux propos d’Éric Zemmour ».
Fin novembre 2020, Decathlon décide ainsi de retirer ses publicités de la chaîne à cause, selon Sleeping Giants, de son « orientation délétère [qui] ne peut plus être ignorée ».
Décathlon confirme sur Twitter et auprès de LSA le retrait pour la fin de l’année, sans plus de commentaires.
L’opération est un succès, la majorité des annonceurs se retirant de l’émission « Face à l’info » pour une perte estimée à 600 000 euros.
Les recettes publicitaires de la chaîne sont malgré tout en hausse de 25 %, Cnews profitant de l’effet Éric Zemmour, l’audience ayant doublé depuis son arrivée (l’essayiste dirigera l’émission de 2019 à 2021).
Selon Libération, « le fait que l’extrême droite et la droite dure se portent ensemble au secours de CNews contre Decathlon montre que la chaîne est identifiée par la partie la plus dure de la droite comme la sienne ».
En mai 2021, face au succès grandissant de CNews, François Jost, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université Sorbonne-Nouvelle, indique que la chaîne « est de moins en moins une chaîne d’information » mais essentiellement une chaîne de débats polémiques (le matin avec Pascal Praud, le midi avec Sonia Mabrouk et le soir – à l’époque – avec Éric Zemmour), avec un ancrage « à l’extrême droite » de plus en plus militant, orientations qui seraient décidées par Vincent Bolloré en personne.
Selon lui, « il y a eu une sorte de décision marketing au départ, partant du constat que la droite et l’extrême droite représentent aujourd’hui 30 à 50 % de votants et, dans ce public, beaucoup de gens ne se sentaient pas du tout représentés », et cette stratégie a été payante.
En mai 2021 toujours, L’Obs considère que « CNews est passée d’une chaîne d’info en continu à une chaîne d’opinion » qui privilégie « la réaction émotionnelle » face aux « analyses plus ou moins froides » des autres chaînes.
Selon le sémiologue François Jost « CNews va un peu dans le sens des attaques contre les élites qu’on voit fleurir sur les réseaux sociaux.
Il y a quelque chose de tout à fait direct qui ne passe pas par une déconstruction et une analyse journalistique.
Cela peut plaire à un public qui considère que les médias, c’est l’élite, que Paris se comporte en centre du monde alors que la vie dans les régions est plus importante.
Cela explique en grande partie le succès de CNews ».
En septembre 2021, le quotidien américain The New York Times compare aussi la chaîne à Fox News.
Pour Le Monde, le remplacement du « chroniqueur d’extrême droite » Éric Zemmour en septembre 2021 par des éditorialistes « ultraconservateurs » comme Charlotte d’Ornellas, Mathieu Bock-Côté et Eugénie Bastié montre que pour CNews il n’est « pas question d’effectuer le moindre virage éditorial ».
France 24 décrit la chaîne comme « très ancrée à droite ».
De juin 2020 à juin 2021, selon Libération, 36 % des invités politiques de CNews sont « d’extrême droite ».
Les bien-pensants mettent le curseur d’extrême droite juste à la droite du bloc macroniste.
Le malheureux Retailleau est désormais ciblé « d’extrême droite » pour le simple fait d’avoir qualifié les racailles de barbares…
Par Henri Dubost
ET AUSSI MÉDIAS
Honte au RN Jean-Philippe Tanguy qui nazifie Sarah Knafo
Une petite mise en bouche matinale pour vous informer de ma réponse à un article crapuleux paru dans le journal de Caroline Fourest…
Sinon, choses sérieuses.
Alors que tout devrait concourir à l’union des patriotes, de LR à Reconquête en passant par le RN, dans un contexte dramatique pour la France et périlleux quotidiennement pour les Français, il se trouve des diviseurs de compétition pour tenir des propos particulièrement dégueulasses sur les plateaux de télévision contre des militants de partis voisins.
Ainsi, Jean-Philippe Tanguy, qui s’était déjà distingué en demandant la dissolution du GUD, puis celle du Comité du 9 Mai, avant de voter la loi euthanasie, vient de se surpasser en qualifiant Sarah Knafo, par ailleurs juive, de nazie, sous le prétexte qu’elle serait restée aux États-Unis lors d’un grand colloque conservateur, quand Steeve Bannon a fait ce que les médias ont qualifié crapuleusement de salut nazi, faisant fuir à toutes jambes Jordan Bardella.
C’est d’autant plus dégueulasse que Bannon, invité par le RN en 2018, avait eu le même geste devant Marine, sans que cela ne pose le moindre problème.
Tu n’as pas honte, Jean-Philippe, de salir ainsi la plus brillante représentante de la cause patriotique ?
https://www.youtube.com/watch?v=x2AOI1hMXoo
Source et Publications : https://ripostelaique.com
jmlb
Le RN va-t-il encore remettre en marche la machine à perdre ?
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