Fractures française 2017 : rejet de l’islam, du monde politique et de l’immigration
05/07/2017 – 06h45 Paris (Breizh-Info.com) – Ce lundi a été publiée l’enquête annuelle d’Ipsos en partenariat avec la fondation Jean-Jaurès et Le Monde intitulée « Fractures françaises ».
Une étude orientée, aux questions posées de façon étrange, mais qui
appelle des conclusions.
Les résultats de ce sondage confirment ce que
les dernières élections, mais aussi les comportements de chacun laissent
présager au quotidien : la France semble en voie de sécession avancée
notamment sur les questions de croyance en les institutions et de
politique migratoire et religieuse.
Explications.
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Le
sondage a été réalisé fin juin, sur un échantillon de 1000 personnes
représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus.
Concernant
la confiance dans les institutions, 85% ont confiance dans la police et
84% dans l’armée, mais à peine 52% l’ont dans la justice, et moins d’un
sur deux dans les conseillers généraux, départementaux, ou dans les
grandes entreprises.
Le maire, avec 67%, s’en sort plutôt bien.
Le
président de la République (44%), l’Union Européenne (41%), l’Assemblée
nationale ( 35%) n’inspirent plus la confiance majoritaire, ce qui est
le signe profond d’un malaise dans le pays (même si le pourcentage était
encore plus faible en 2013).
Concernant
le regard sur les hommes politiques, 69% d’entre eux pensent qu’ils
sont corrompus – ce qui en dit long sur l’image de ces derniers
(progression de 7 points par rapport à 2013). 83% estiment qu’ils
agissent avant tout pour leurs intérêts personnels, et 76% estiment que
leurs idées ne sont pas représentées et que la démocratie fonctionne
mal.
69% des sondés estiment que la
France est en déclin (et parmi eux seuls 49% d’entre pensent que ce
n’est pas irréversible ..).
Autre fait intéressant, 88% estiment avoir « besoin d’un vrai chef pour remettre la France en ordre »,
84% regrettent la critique de l’autorité aujourd’hui, et 49% se
prononcent pour la peine de mort.
Pas vraiment les valeurs de gauche
libérale qui ont pourtant triomphé lors des dernières élections …
Par
ailleurs, ils sont 33% (contre 24 en 2014) à penser qu’une autre voie
est possible, alternative à la démocratie, tandis que seuls 41% pensent
que les médias jouent un rôle important dans la démocratie, 32% les
associations et les intellectuels, mais 58% les citoyens et 51% les
hommes politiques.
71% pensent que le système gauche/droite est dépassé.
Vis
à vis du monde extérieur – et même si les questions sont
particulièrement mal posées – ils sont une minorité (22%) à estimer que
l’on peut faire confiance à tout le monde, 48% à voir en la
mondialisation une menace, et 53% à penser que la France doit se
protéger vis à vis du monde extérieur.
70%
estiment que les priorités nationales doivent l’emporter sur l’Europe
mais 80% veulent rester dans la zone euro et 58% voient d’un bon oeil
l’appartenance à l’UE
Sur les questions sociales et sociétales :
55%
estiment que « les chômeurs pourraient trouver du travail s’ils le
voulaient vraiment » (NDLR : le niveau des questions fait penser à des
discussions de comptoir) et 57% qu’il faudrait prendre aux riches pour
donner aux pauvres pour plus de justice sociale .
55% souhaitent plus
d’intervention de l’Etat dans certains domaines et dans le même temps,
62% estiment qu’il y’a trop d’assistanat (?).
Sur le protectionnisme et le libre échange, c’est du 50/50
Sur les questions sociétales :
Illustrant
le sondage « les valeurs du passé » avec une femme cuisinant et son
homme à côté d’elle, on retrouve des questions farfelues : « est-ce que
vous vous inspirez des valeurs du passé dans votre vie ? » sans que l’on
sache ce que cela signifie. (65% répondent oui et le même pourcentage
que c’était mieux avant).
Sur le Front national :
59%
pensent qu’il s’agit d’un parti dangereux pour la démocratie, et 60% un
parti xénophobe (on remarquera que les sondeurs n’ont pas posé les
mêmes questions pour les autres partis).
44% le voient comme un parti
utile, 30% avec des solutions réalistes, et 25% capable de gouverner le
pays.
« Racisme et xénophobie », « Faits religieux et laïcité » : des thématiques pas du tout orientées …
Voici
le titre d’un des sujets du sondage, portant sur l’immigration (ce qui
signifie donc qu’être contre l’immigration serait ou bien du racisme, ou
bien de la xénophobie).
65% des sondés pensent qu’il y’a trop
d’étrangers en France (discussion de comptoir bis), 60% qu’on ne se sent
plus chez soi comme avant, 61% que les immigrés ne font pas d’effort
pour s’intégrer, 43% qu’il faut réduire le nombre d’immigrés pour
réduire le nombre de chômeurs, tandis que 54% pensent qu’il est
difficile de s’intégrer en France pour un immigré.
Concernant
la partie religion, rebaptisée timidement pour le coup « faits
religieux et laïcité », 40% des sondés pensent que la religion musulmane
est compatible avec la société française (81% pour le judaisme et 90%
pour le catholicisme).
74% des sondés trouvent que la religion musulmane
cherche à imposer son fonctionnement aux autres (18% pour les
catholiques et 14% pour les juifs). 85% pensent que « l »intégrisme
religieux » progresse et que c’est un problème préoccupant.
Enfin, ils
ne sont que 54% à penser que l’islam est une religion pacifiste (contre
66% en 2015) et que le djihadisme est une perversion, tandis qu’ils sont
46% à penser que cette religion porte en elle les germes de violence et
d’intolérance.
Il ressort donc de ce
sondage la fragmentation de la société française, ainsi que le rejet
croissant de l’Islam, de l’immigration, et du monde politique par une
majorité d’entre eux, majorité qui ne se sent nullement représentée
politiquement, y compris par le Front national.
Les mois qui viennent
risquent d’être agités dans France dont le ciment semble désormais
totalement artificiel.
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